Livre d’or

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  1. P

    Si vous continuez vos addictions aux reproches je vous débranche!
    Passez l’éponge un peu de tolérance sagesse beauté et force svp et aux aveugles de bonnes vues, c’est la lumière que je vous souhaite de trouver. Pierre-Jean Meurisse, les bancs de la liberté.

  2. P

    A Kadour, vous donnez des leçons absolument magnifiques, sans même hésiter à vous citer en exemple. Aussi oserai-je me permettre de vous inviter à mieux soigner votre expression, afin d’éviter les fautes de vocabulaire et de syntaxe qui, hélas, ternissent quelque peu votre superbe.
    Pomme

  3. K

    A Rodica,
    pardonez-moi mon ignorance mais il me semble que vos nom et prénom sont roumains, mais je ne suis pas certain, aussi je ne sais pas si utiliser Mr ou Mme pour accompagner Rodica.

    Vous dites ” l’enseignant ignore simplement un élève”. Est-ce que vous laisseriez un plombier ignorer le tube qu’il est payé de réparer dans votre maison ? L’enseignant ne doit pas ignorer son élève, en AUCUN cas, autrement qu’il change de métier. Je n’accorde pas d’excuse à un enseignant, parce que sa mission est trop importante. Je serai plus exigeant en ce qui concerne un enseignant qu’un plombier. Ce dernier manipule de la matière inerte, le premier agit sur l’humain. Si l’enseignant a des problèmes personnels, comme un plombier, il doit se soigner, et ne jamais faire souffrir ses élèves de ses problèmes, pas un seul élève, pas une seule minute. D’accord ou pas ?

    Autrement, il faudrait autoriser l’élève a “simplement” “ignorer” l’humanité de l’enseignant et le … dévorer, avec des larmes de joie ou de tristesse, et un peu de piment, pour relever la saveur. Qu’en dites-vous ?
    Kadour

  4. J

    J’en ai marre !
    Changeons de sujet !!

  5. R
    Rodica Cretu

    J’aimerais faire au texte publié ce matin les corrections suivants:

    “Est-ce pour ajouter un peu de mystère à vos discours que vous aimez les omissions? Je pense au cas où l’enseignant ignore simplement un élève. Les causes peuvent en être multiples: soit parce que l’enseignant n’ait pas de sympathie pour la petite chose, soit parce qu’il doive l’ignorer pour des raisons politiques, soit parce qu’il ait une fille pour laquelle il a de grands rêves.
    En ce qui concerne le sel, les larmes aussi sont salés. Si je continue le thème d’amusement de Mlle Ming je vous inviterai à partager avec moi un copieux diner dont le met principale est “enseignant au four”, préparé d’après une recette de famille. Le secret consiste dans la méthode de salisson du plat. Arrosez-le de larmes! Plus de larmes plus l’enseignant devient délicieux. Bon appétit!
    N’essayez pas de saler de vos larmes le riz. Il devient amer.”
    Lorsqu’on se corrige soi-même, la faute est à demi pardonnée, n’est-ce pas?

  6. R
    Rodica Cretu

    À M. Kadour

    Est-ce pour ajouter un peu de mystère à vos discours que vous aimiez les omissions? Je pense au cas où simplement l’enseignant ignore un élève. Les causes en sont multiples: soit parce que l’enseignant n’a pas de sympathie pour la petite chose, soit parce qu’il doit l’ignorer pour des raisons politiques, soit parce qu’il a une fille(fils) pour laquelle il fait de grands rêves.
    En ce qui concerne le sel, les larmes aussi sont salées. Si je continue le thème d’amusement de Mlle Ming je vous invite à partager avec moi un copieux diner dont le met principale est enseignant au four, préparé d’après une recette de famille. Le secret consiste dans la méthode de salisson du plat. Arrosez-le de larmes! Plus de larmes plus l’enseignant devient délicieux. Bon appétit!
    N’essayez pas de saler le riz de vos larmes. Il devient amer.

  7. K

    Encore à Melle Ling, mais aussi à toutes et à tous ceux qui sont intéressés par l’argument de l’enseignement. Il est FONDAMENTAL !

    Voilà pourquoi, j’ajoute ces considérations au message précédent, avec un but identique : vous voir devenir une enseignante “modèle”, comme on dit en Chine. Cependant, excusez-moi d’avance car ce que je raconte est une manière de me vanter, mais pourquoi pas si le but est autre, celui de faire prendre conscience de l’importance de la responsabilité d’être un enseignant, et de savoir qui est d’abord responsable de l’échec d’un élève ?
    J’y insiste, car, après les parents, le bonheur ou le malheur des humains vient des enseignants.

    A Rome, j’ai enseigné le français à une étudiante italienne. Après 3 mois, son père m’a dit : “A partir de maintenant, je vous donne, pour chaque heure de cours, trois fois la somme sur laquelle nous nous étions mis d’accord.” – “Pourquoi ?” ai-je demandé, étonné. Voici sa réponse : “Avant vous, ma fille a eu un enseignant de français. En plus d’un an, elle avait fait moins de progrès qu’avec vous en trois mois, au point de se croire incapable d’apprendre une autre langue. Comme je suis honnête, j’ai décidé de reconnaître votre compétence et son résultat. Grâce à vous, en trois mois ma fille a donné de meilleurs résultats qu’en plus d’un an, et a, ainsi, repris confiance dans ses capacités. Vous avez eu le mérite de lui épargner un temps précieux et de lui montrer qu’elle est capable d’apprendre convenablement et sans difficulté le français.”
    J’ai compris que ma méthode était meilleure que celle de l’enseignant précédent. Et vous savez quel est mon secret ? Me mettre à la place de mon étudiant, toujours, et m’efforcer à trouver la meilleure méthode possible d’enseignement.

    Autre anecdote. Plus d’une fois, dans ma carrière d’enseignant, quelque soit la matière, j’ai eu ce plaisir. Un étudiant ou une étudiante venait vers moi avec son plus beau sourire et m’avouait : “Je veux t’exprimer un grand merci !” – “Pourquoi donc ?” – “Tu es un très bon enseignant !” – “Comment ça ?” – “Tu m’as fait sentir d’une part que tu aimes enseigner, tu m’as rendu l’apprentissage si facile, mais surtout tu aimes tes élèves, comme s’ils étaient tes enfants !”… N’est-ce pas là un immense plaisir, plus beau que celui de recevoir un salaire ?…
    Je précise que j’ai toujours invité mes élèves à m’appeler par mon prénom, sans utiliser le terme “professeur”. Pour moi, il sent la caserne, l’autorité, la domination. Or, pour faire mon travail d’enseignant, je n’ai besoin que d’empathie et de respect entre moi et mes élèves. N’est-ce pas ce qu’il y a de mieux ?…
    Une dernière chose : de toute ma vie d’élève, de toute ma vie d’enseignant, il n’y eut jamais, je dis bien jamais, un “coup de gueule”, mais seulement, devant les erreurs et les difficultés, des sourires bienveillants et une aide généreuse et compétente. N’est-ce pas beau ?

    Je sais que, quand on a immigré dans un pays, même désiré, on aime entendre ou lire de temps en temps sa langue d’origine. Voilà pourquoi je termine ce message ainsi :
    祝你好 !
    (pour qui ne pratique pas le chinois : littéralement, je vous souhaite (du) bien. En équivalent français correct : Bien à vous)
    Kadour

  8. K

    Chère Melle Ling,

    Merci de m’inviter à votre table, c’est gentil de votre part, cela signifie que vous m’honorez, et l’honneur est fondamental en Chine, plus qu’ailleurs.
    Cependant, avec un sourire amical bien traditionnel, je vous dis ceci. Les plus sages, en Chine, disent qu’il suffit de partager le sel, comme invité, pour devenir amis. Ils n’ajoutent pas que ce sel doit servir dans une marmite comme celle que vous me proposez. Il suffit que ce sel assaisonne du riz ou des légumes. Heureusement qu’ils ne parlent pas du 辣椒 (piment), car je ne parviens pas à le mettre en bouche.

    Mais, puisque vous deviendrez peut-être une enseignante, et je l’espère, permettez-moi de continuer à défendre les élèves, parce que je n’oublierai jamais que j’en fus un, quoique que je sois passé de l’autre côté de la barrière.

    Je vous raconte cette anecdote.
    Un plombier fut appelé pour réparer une fuite d’eau. Il n’y parvint pas. Il prétendit néanmoins percevoir de l’argent pour son travail. “Mais vous ne l’avez pas fait !” nota la cliente. “Ce n’est pas ma faute, le tube est trop mauvais, je n’ai su rien faire.”
    Melle Ling, accepterez-vous de payer ce plombier incapable ? Lui demanderez-vous des excuses parce que le tube est défectueux ?
    Prenons maintenant un autre exemple. Un enseignant reproche à son élève de fournir de mauvais devoirs. A qui la faute ? A l’élève ? L’enseignant n’est-il pas payé pour savoir comment rendre ses élèves performants ? Et si, parmi eux, un élève a des difficultés, est-ce la faute de l’élève ou de l’enseignant qui ne sait pas exercer son métier ? Le raisonnement appliqué au plombier ne doit-il pas être le même que celui appliqué à l’enseignant ?
    J’ai été directeur et enseignant dans une école de cinéma pendant 29 ans. J’ai auparavant enseigné la langue française en Italie, et j’enseigne de temps en temps l’italien et le français en Chine. Quand je me trouve devant un élève, petit ou plus grand, qui a des difficultés, je n’y vois qu’un défi pour moi, enseignant, de trouver le moyen de l’aider à résoudre ses difficultés. Si ses parents viennent me voir, c’est moi qui serais honteux et qui dois demander des excuses aux parents et à l’élève. Ensuite, avec les parents et l’élève, je m’efforcerai de comprendre quelles sont les causes qui ont permis à cet élève de mal faire ses devoirs, et je dois les résoudre, autrement je considère que je ne mérite pas mon salaire. 孟子 (Mencius) n’a-t-il pas dit que l’être humain naît bon, et que c’est la société qui le rend méchant ? Pour ma part, je crois que l’être humain ne vient au monde ni bon ni méchant, et que c’est l’environnement social (parents, enseignants -eh oui !, etc) qui le rendent méchant ou bon.
    Dans ma vie, là où elle est belle, j’ai compris que je le dois également, après mes parents, à mes bons enseignants. Et j’eus la chance de les avoir bons, compétents, compréhensifs, généreux, aimant leurs élèves autant que leur métier, les respectant complètement, les aidant dans leurs difficultés, sans jamais leur en faire un reproche, parce que les profs étaient parfaitement conscients de leur mission : pas seulement enseigner aux bons élèves, mais également à ceux qui avaient des difficultés. Quel est le plus beau défi pour un professeur : enseigner à un bon ou à un mauvais élève ?

    Enfin, vous dites que vous êtes petite de taille, mais l’important n’est-il pas de vous savoir grande d’âme ?

    Je vous envoie un bol d’air frais des merveilleuses montagnes du Yunnan !
    Kadour

  9. J
    Jean-Pierre Baillot

    Bravo pour votre humour, Mlle Ling.

  10. M
    Mlle Ling

    Pour terminer avec bonne humeur.

    Vous avez raison Kadour, j’ai moi-même fait cuire mes parents dans une grosse marmite et on les a mangés car ils étaient mauvais communistes et mauvais enseignants. Si vous aviez été là je vous aurai fait gouté, je vous aurai donné un petit bout. C’est très important car il est dit dans les Annales Printemps et Automnes que pour connaître vraiment les Chinois il faut y avoir gouté, ce qu’alla jusqu’à faire le roi de Qi en mangeant son propre fils.

    Vous ne connaitrez donc jamais les Chinois aussi bien que moi, à moins que vous ayez gouté vous aussi.

    J’espère vous avoir été utile.

    Mlle Ling

    (J’ai trouvé l’analyse de Mme Sétrin d’une grande lucidité. Je vois maintenant que vous avez un correcteur supérieur à ceux de Gallimard, le grand Aegidius. Alors je crois le problème être réglé, non ?

    J’espère aussi que Mme Susini se remettra de tous les coups de baton car vous lui avez tapé bien fort dessus. Je crois qu’il faut apprendre aux professeurs à être très très gentil avec les élèves qui font beaucoup de fautes sinon cela peut vite dégénérer. Je pense si j’arrive à finir mes études et deviens professeur, je mettrai des oui partout et des A pour être sure les élèves ne pas s’énerver après moi, car je suis toute petite (1m55) et assez peureuse. )

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  1. Si vous continuez vos addictions aux reproches je vous débranche!
    Passez l’éponge un peu de tolérance sagesse beauté et force svp et aux aveugles de bonnes vues, c’est la lumière que je vous souhaite de trouver. Pierre-Jean Meurisse, les bancs de la liberté.

  2. A Kadour, vous donnez des leçons absolument magnifiques, sans même hésiter à vous citer en exemple. Aussi oserai-je me permettre de vous inviter à mieux soigner votre expression, afin d’éviter les fautes de vocabulaire et de syntaxe qui, hélas, ternissent quelque peu votre superbe.
    Pomme

  3. A Rodica,
    pardonez-moi mon ignorance mais il me semble que vos nom et prénom sont roumains, mais je ne suis pas certain, aussi je ne sais pas si utiliser Mr ou Mme pour accompagner Rodica.

    Vous dites ” l’enseignant ignore simplement un élève”. Est-ce que vous laisseriez un plombier ignorer le tube qu’il est payé de réparer dans votre maison ? L’enseignant ne doit pas ignorer son élève, en AUCUN cas, autrement qu’il change de métier. Je n’accorde pas d’excuse à un enseignant, parce que sa mission est trop importante. Je serai plus exigeant en ce qui concerne un enseignant qu’un plombier. Ce dernier manipule de la matière inerte, le premier agit sur l’humain. Si l’enseignant a des problèmes personnels, comme un plombier, il doit se soigner, et ne jamais faire souffrir ses élèves de ses problèmes, pas un seul élève, pas une seule minute. D’accord ou pas ?

    Autrement, il faudrait autoriser l’élève a “simplement” “ignorer” l’humanité de l’enseignant et le … dévorer, avec des larmes de joie ou de tristesse, et un peu de piment, pour relever la saveur. Qu’en dites-vous ?
    Kadour

  4. J’aimerais faire au texte publié ce matin les corrections suivants:

    “Est-ce pour ajouter un peu de mystère à vos discours que vous aimez les omissions? Je pense au cas où l’enseignant ignore simplement un élève. Les causes peuvent en être multiples: soit parce que l’enseignant n’ait pas de sympathie pour la petite chose, soit parce qu’il doive l’ignorer pour des raisons politiques, soit parce qu’il ait une fille pour laquelle il a de grands rêves.
    En ce qui concerne le sel, les larmes aussi sont salés. Si je continue le thème d’amusement de Mlle Ming je vous inviterai à partager avec moi un copieux diner dont le met principale est “enseignant au four”, préparé d’après une recette de famille. Le secret consiste dans la méthode de salisson du plat. Arrosez-le de larmes! Plus de larmes plus l’enseignant devient délicieux. Bon appétit!
    N’essayez pas de saler de vos larmes le riz. Il devient amer.”
    Lorsqu’on se corrige soi-même, la faute est à demi pardonnée, n’est-ce pas?

  5. À M. Kadour

    Est-ce pour ajouter un peu de mystère à vos discours que vous aimiez les omissions? Je pense au cas où simplement l’enseignant ignore un élève. Les causes en sont multiples: soit parce que l’enseignant n’a pas de sympathie pour la petite chose, soit parce qu’il doit l’ignorer pour des raisons politiques, soit parce qu’il a une fille(fils) pour laquelle il fait de grands rêves.
    En ce qui concerne le sel, les larmes aussi sont salées. Si je continue le thème d’amusement de Mlle Ming je vous invite à partager avec moi un copieux diner dont le met principale est enseignant au four, préparé d’après une recette de famille. Le secret consiste dans la méthode de salisson du plat. Arrosez-le de larmes! Plus de larmes plus l’enseignant devient délicieux. Bon appétit!
    N’essayez pas de saler le riz de vos larmes. Il devient amer.

  6. Encore à Melle Ling, mais aussi à toutes et à tous ceux qui sont intéressés par l’argument de l’enseignement. Il est FONDAMENTAL !

    Voilà pourquoi, j’ajoute ces considérations au message précédent, avec un but identique : vous voir devenir une enseignante “modèle”, comme on dit en Chine. Cependant, excusez-moi d’avance car ce que je raconte est une manière de me vanter, mais pourquoi pas si le but est autre, celui de faire prendre conscience de l’importance de la responsabilité d’être un enseignant, et de savoir qui est d’abord responsable de l’échec d’un élève ?
    J’y insiste, car, après les parents, le bonheur ou le malheur des humains vient des enseignants.

    A Rome, j’ai enseigné le français à une étudiante italienne. Après 3 mois, son père m’a dit : “A partir de maintenant, je vous donne, pour chaque heure de cours, trois fois la somme sur laquelle nous nous étions mis d’accord.” – “Pourquoi ?” ai-je demandé, étonné. Voici sa réponse : “Avant vous, ma fille a eu un enseignant de français. En plus d’un an, elle avait fait moins de progrès qu’avec vous en trois mois, au point de se croire incapable d’apprendre une autre langue. Comme je suis honnête, j’ai décidé de reconnaître votre compétence et son résultat. Grâce à vous, en trois mois ma fille a donné de meilleurs résultats qu’en plus d’un an, et a, ainsi, repris confiance dans ses capacités. Vous avez eu le mérite de lui épargner un temps précieux et de lui montrer qu’elle est capable d’apprendre convenablement et sans difficulté le français.”
    J’ai compris que ma méthode était meilleure que celle de l’enseignant précédent. Et vous savez quel est mon secret ? Me mettre à la place de mon étudiant, toujours, et m’efforcer à trouver la meilleure méthode possible d’enseignement.

    Autre anecdote. Plus d’une fois, dans ma carrière d’enseignant, quelque soit la matière, j’ai eu ce plaisir. Un étudiant ou une étudiante venait vers moi avec son plus beau sourire et m’avouait : “Je veux t’exprimer un grand merci !” – “Pourquoi donc ?” – “Tu es un très bon enseignant !” – “Comment ça ?” – “Tu m’as fait sentir d’une part que tu aimes enseigner, tu m’as rendu l’apprentissage si facile, mais surtout tu aimes tes élèves, comme s’ils étaient tes enfants !”… N’est-ce pas là un immense plaisir, plus beau que celui de recevoir un salaire ?…
    Je précise que j’ai toujours invité mes élèves à m’appeler par mon prénom, sans utiliser le terme “professeur”. Pour moi, il sent la caserne, l’autorité, la domination. Or, pour faire mon travail d’enseignant, je n’ai besoin que d’empathie et de respect entre moi et mes élèves. N’est-ce pas ce qu’il y a de mieux ?…
    Une dernière chose : de toute ma vie d’élève, de toute ma vie d’enseignant, il n’y eut jamais, je dis bien jamais, un “coup de gueule”, mais seulement, devant les erreurs et les difficultés, des sourires bienveillants et une aide généreuse et compétente. N’est-ce pas beau ?

    Je sais que, quand on a immigré dans un pays, même désiré, on aime entendre ou lire de temps en temps sa langue d’origine. Voilà pourquoi je termine ce message ainsi :
    祝你好 !
    (pour qui ne pratique pas le chinois : littéralement, je vous souhaite (du) bien. En équivalent français correct : Bien à vous)
    Kadour

  7. Chère Melle Ling,

    Merci de m’inviter à votre table, c’est gentil de votre part, cela signifie que vous m’honorez, et l’honneur est fondamental en Chine, plus qu’ailleurs.
    Cependant, avec un sourire amical bien traditionnel, je vous dis ceci. Les plus sages, en Chine, disent qu’il suffit de partager le sel, comme invité, pour devenir amis. Ils n’ajoutent pas que ce sel doit servir dans une marmite comme celle que vous me proposez. Il suffit que ce sel assaisonne du riz ou des légumes. Heureusement qu’ils ne parlent pas du 辣椒 (piment), car je ne parviens pas à le mettre en bouche.

    Mais, puisque vous deviendrez peut-être une enseignante, et je l’espère, permettez-moi de continuer à défendre les élèves, parce que je n’oublierai jamais que j’en fus un, quoique que je sois passé de l’autre côté de la barrière.

    Je vous raconte cette anecdote.
    Un plombier fut appelé pour réparer une fuite d’eau. Il n’y parvint pas. Il prétendit néanmoins percevoir de l’argent pour son travail. “Mais vous ne l’avez pas fait !” nota la cliente. “Ce n’est pas ma faute, le tube est trop mauvais, je n’ai su rien faire.”
    Melle Ling, accepterez-vous de payer ce plombier incapable ? Lui demanderez-vous des excuses parce que le tube est défectueux ?
    Prenons maintenant un autre exemple. Un enseignant reproche à son élève de fournir de mauvais devoirs. A qui la faute ? A l’élève ? L’enseignant n’est-il pas payé pour savoir comment rendre ses élèves performants ? Et si, parmi eux, un élève a des difficultés, est-ce la faute de l’élève ou de l’enseignant qui ne sait pas exercer son métier ? Le raisonnement appliqué au plombier ne doit-il pas être le même que celui appliqué à l’enseignant ?
    J’ai été directeur et enseignant dans une école de cinéma pendant 29 ans. J’ai auparavant enseigné la langue française en Italie, et j’enseigne de temps en temps l’italien et le français en Chine. Quand je me trouve devant un élève, petit ou plus grand, qui a des difficultés, je n’y vois qu’un défi pour moi, enseignant, de trouver le moyen de l’aider à résoudre ses difficultés. Si ses parents viennent me voir, c’est moi qui serais honteux et qui dois demander des excuses aux parents et à l’élève. Ensuite, avec les parents et l’élève, je m’efforcerai de comprendre quelles sont les causes qui ont permis à cet élève de mal faire ses devoirs, et je dois les résoudre, autrement je considère que je ne mérite pas mon salaire. 孟子 (Mencius) n’a-t-il pas dit que l’être humain naît bon, et que c’est la société qui le rend méchant ? Pour ma part, je crois que l’être humain ne vient au monde ni bon ni méchant, et que c’est l’environnement social (parents, enseignants -eh oui !, etc) qui le rendent méchant ou bon.
    Dans ma vie, là où elle est belle, j’ai compris que je le dois également, après mes parents, à mes bons enseignants. Et j’eus la chance de les avoir bons, compétents, compréhensifs, généreux, aimant leurs élèves autant que leur métier, les respectant complètement, les aidant dans leurs difficultés, sans jamais leur en faire un reproche, parce que les profs étaient parfaitement conscients de leur mission : pas seulement enseigner aux bons élèves, mais également à ceux qui avaient des difficultés. Quel est le plus beau défi pour un professeur : enseigner à un bon ou à un mauvais élève ?

    Enfin, vous dites que vous êtes petite de taille, mais l’important n’est-il pas de vous savoir grande d’âme ?

    Je vous envoie un bol d’air frais des merveilleuses montagnes du Yunnan !
    Kadour

  8. Pour terminer avec bonne humeur.

    Vous avez raison Kadour, j’ai moi-même fait cuire mes parents dans une grosse marmite et on les a mangés car ils étaient mauvais communistes et mauvais enseignants. Si vous aviez été là je vous aurai fait gouté, je vous aurai donné un petit bout. C’est très important car il est dit dans les Annales Printemps et Automnes que pour connaître vraiment les Chinois il faut y avoir gouté, ce qu’alla jusqu’à faire le roi de Qi en mangeant son propre fils.

    Vous ne connaitrez donc jamais les Chinois aussi bien que moi, à moins que vous ayez gouté vous aussi.

    J’espère vous avoir été utile.

    Mlle Ling

    (J’ai trouvé l’analyse de Mme Sétrin d’une grande lucidité. Je vois maintenant que vous avez un correcteur supérieur à ceux de Gallimard, le grand Aegidius. Alors je crois le problème être réglé, non ?

    J’espère aussi que Mme Susini se remettra de tous les coups de baton car vous lui avez tapé bien fort dessus. Je crois qu’il faut apprendre aux professeurs à être très très gentil avec les élèves qui font beaucoup de fautes sinon cela peut vite dégénérer. Je pense si j’arrive à finir mes études et deviens professeur, je mettrai des oui partout et des A pour être sure les élèves ne pas s’énerver après moi, car je suis toute petite (1m55) et assez peureuse. )

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