17è roman de la série des Rougon-Macquart.
Ce roman noir a choqué les contemporains de Zola. On ne décompte pas moins de deux viols, plusieurs meurtres et deux catastrophes, dont beaucoup sont inspirés de faits-divers réels.
Le mécanicien Jacques Lantier, souffrant d’une folie homicide que Zola rattache à l’alcoolisme des Macquart, est en effet le fils de Gervaise Macquart et d’Auguste Lantier.
L’histoire évoque le monde du chemin de fer et se déroule tout au long de la ligne Paris-Saint-Lazare – Le Havre.
La mention « (Version 2) » à la suite du titre indique qu’il existe sur notre site un autre enregistrement de ce même texte, effectué par un donneur de voix différent. Voir aussi : Version 1.
Ludwig van Beethoven, Egmont, Musique de Scène, Op. 84: I. Ouverture, interprété par l’Orchestre Philharmonia, dirigé par Otto Klemperer (1960, domaine public).
C’est drôle de vous voir converser, chères Fraise et Pauline! De là où j’étais je ne pouvais vous répondre. Mais me revoici devant ma machine! D’autant plus drôle que je n’ai aucun souvenir du “cherche, cherche” qui vous a marqué toutes les deux!!!
Quant au jugement de Pauline sur la violence des romans de la série, oui oui, je suis parfaitement d’accord: c’est La Terre qui m’a le plus secouée, sans doute parce qu’elle est exercée dans la cellule familale.
Oui oui, Fraise, je donnerai 3 Claudine en janvier!
En attendant, bonnes fêtes à toutes les deux!
Merci Pomme ! Le “cherche, cherche” est ce que semble dire Phasie post-mortem à son coquin de mari en quête du magot… J’ai réfléchi à cette conversation, chère Fraise, et j’ai trouvé ce qui me fait trouver La Terre très violent. C’est que Zola, qui a d’habitude tant de tendresse pour ses personnages – pour les mineurs, pour les ouvriers, pour les soldats, et même pour les cheminots – ne semble pas en avoir pour les paysans de La Terre. Ils sont représentés de manière plus dure, sans aucun personnage vraiment lumineux. Il n’y a pas d’espoir dans ce milieu. Je crois que c’est ce qui rend ce livre particulier pour moi. Bonnes fêtes à toutes les deux également… Je me réjouis d’avance de tous ces livres de Colette à écouter 🙂
Ah mais il est formidable ce “cherche, cherche” chère Pomme. Aussi inoubliable que “il faut rendre” dans Travail. Vous en avez de ces trouvailles qui font notre bonheur 🙂
La phrase de Pauline sur les personnages de la Terre qui “sont représentés de manière plus dure, sans aucun personnage vraiment lumineux.” colle, pour moi, plus à La Bête Humaine.
Dans la Terre, les personnages sont très durs, sans doute.
Mais il y a aussi Jésus-Christ souvent bien drôle et musical 😉 le prêtre qui galope; les Charles et leur affaire familiale, c’est impayable 😉 Et puis la pauvre, pauvre Palmyre est si touchante! La déchéance et la mort du vieux, la relation de Françoise et de sa soeur, si mignonnes, si proches au début et puis l’une qui assassine l’autre et dans quelles circonstantes! Le pauvre Jean, aussi bon et aussi malheureux que dans la Débâcle, mal aimé, incompris et repoussé par sa femme, cet éternel ‘autre’ rejeté par tous, dépouillé. C’est à vous briser le coeur de pitité… J’ai connu des familles très dysfonctionnelles dans la vraie vie ce qui doit affecter mon ressenti.
La violence dans la Bête Humaine me paraît tout autre: la famille de Flore et elle-même, les pulsions meurtrières de Jacques, la fin de Séverine, la terrible scène finale et j’en passe. Il y a là quelque chose de glacial, d’insensible, d’absurde, de métallique, c’est le décor aussi, la Lison comme le progrès qui broie et déshumanise tout…
Enfin, c’est passionnant d’échanger, merci chère Pauline 🙂
Et les Claudines qui arrivent, youpi 🙂 Les 3? Car elles sont 4: les savoureuses Claudine à l’école et Claudine à Paris; Claudine en ménage, un peu boudée lors des rééditions et puis le quatrième volet, plus fort et le plus intemporel peut-être, Claudine s’en va. Dans celui-ci l’on voit surtout Annie, amie de Claudine qui lutte pour se libérer de la tyrannie d’un mari bien antipathique. Il y a là des personnages secondaires très bien dessinés: Marthe, Maugis, Léonie, le mari hypocrite, sa maîtresse sans oublier les animaux de compagnie 😉 L’action se déplace de Paris en cure thérmale et à Bayreuth. Je le recommande bien, le petit dernier. 🙂 Les personnages de Claudine et elle-même reviennent ensuite dans la très belle Retraite Sentimentale. Et enfin, il y a un récit autobiographique de Colette intitulé La Maison de Claudine mais qui n’a rien à voir avec la série.
Pardon pour ce très long message! C’est le Covid qui me cloue au lit et cause ce verbiage 😉 Allez, je retourne vers la merveilleuse voix de Juliette qui m’enchante avec Notre Dame de Paris.
Belles fêtes à vous, chère Pomme et Pauline et, surtout, portez vous bien!
Merci très chère Pomme, je ne jure que par vous pour ce qui est de Zola 🙂 Une très belle lecture, je me suis régalée comme d’habitude. J’ai toujours voulu relire ce roman car je ne l’ai pas beaucoup aimé lors de ma première lecture. L’adolescente que j’étais s’en est un peu effarouché 😉 Et comme, dans ma vénération absolue 😉 pour le Maître, je me sentais un peu triste de porter un regard critique sur ne serait-ce qu’un seul de ses livres, me revoilà 🙂 Et bien, ce ne sera jamais mon volume préféré des Rougon-Macquart mais j’y ai tout de même trouvé de belles pages! Et votre ”cherche, cherche” me donne encore des frissons 😉 Je me fais une joie à l’idée que janvier n’est pas très loin et qu’on pourra, peut-être, espérer une petite Claudine en guise d’étrennes? Je sens que ce sera un délice 🙂 Je vous souhaite une belle soirée et portez-vous bien, chère Pomme. Au plaisir de vous réentendre, Fraise
Ah, ce “cherche, cherche !”… Il m’avait marquée aussi. Pomme lui donne une saveur toute particulière ! Pardonnez-moi de m’immiscer… mais que reprochez-vous à La Bête Humaine ? Je le trouve admirable dans sa construction, dans sa dénonciation des violences faites aux femmes, dans son âpreté… Mais ce n’est pas encore le plus terrible – La Terre reste pour moi le plus violent de tous les Zola. Et le Docteur Pascal, le plus dérangeant…
Bonsoir Pauline 🙂 A chacun sa sensibilité, visiblement. 🙂 Pour vous répondre, le livre m’a choqué à la première lecture, j’ai dû avoir une quinzaine d’années et une âme trop romantique 😉 pour apprecier tant de sang et de cruauté. Tout comme je n’ai pas beaucoup aimé Thérèse Raquin à cette époque. Mais relu plus tard, j’ai trouvé le roman extraordinaire. La Bête Humaine, 35 ans plus tard, n’est pas le même livre non plus. En effet la construction est parfaite, Séverine touchante en victime et on comprend bien pourquoi la pauvre est devenue telle qu’elle l’est. En revanche Flore m’a glacée de nouveau: j’ai toujours eu le plus grand mal à apprehénder la conduite des gens qui font du mal sciemment et sans remords. Comme ceux qui se suicident après s’être offert de la compagnie dans une fusillade ou les auteurs des attentats terroristes; cela me semble lâche et impardonnable. Pour ce qui est de la Terre, que j’ai relue cet été, je dois avouer qu’il y a des pages dans Germinal et l’Assommoir que je trouve bien plus violentes et qui m’émeuvent autrement. Mais, permettez-moi de demander, car là je suis vraiment intriguée, que pouvez-vous bien reprocher au Docteur Pascal ???? Je ne l’ai lu qu’une fois, très jeune fille et j’en ai gardé un souvenir impérissable de tendresse et de douceur. C’est quasi autobiographique, un véritable hymne d’amour pour Jeanne, l’autre femme de Zola. Alors, dérangeant?? Je compte le relire cet hiver avant de revisiter la maison de Zola à Médan. Pomme l’a lu, heureusement, je vais donc me régaler 🙂
Bonsoir Fraise, oui le docteur Pascal décrit une belle histoire d’amour… entre un oncle et sa nièce ! J’ai toujours été surprise par la complaisance qu’on avait jusqu’au 19eme siècle pour ce genre d’inceste (il me semble que Voltaire a vécu en concubinage avec une nièce également), qui ne paraît pas du tout choquer Zola. Il me semble me souvenir que ce n’est même pas un sujet dans le livre – par ailleurs très intéressant pour clôturer la saga.
Oh! Caroline, comme vous me touchez! Mais je pense que vous passerez un jour à d’autres voix qui vous enchanteront tout autant, c’est sûr!
Pomme votre voix m’enchante et je ne choisis que vos lectures!!!
Merci, dandelionmood. On “ne sort pas indemne” de la plupart des romans de cette saga. Bonne continuation!
Merci Pomme pour cette belle lecture … On ne ressort pas indemne de cette plongée au coeur du crime avec un grand C. J’avoue que votre façon de prononcer les mots de Phasie morte (“cherche, cherche !”) m’ont glacé !
Cher fidèle lecteur, Radouane, je vous remercie ici pour tous vos sympathiques messages sur les romans de Zola. J’y suis très sensible. Je vous souhaite une bonne continuation.
Salut
Un roman plein de sensations de confusion ou l’amour se mêle avec la bestialité . Touts mes salutations.de la part d’un Fidel lecteur.
Radouane du Maroc
Eh bien! vous allez en pousser des soupirs, Louise! Car j’ai lu beaucoup de Zola.
Beau dimanche à vous aussi. Et bonnes lectures!
Chère Pomme,
Vous devriez entendre le soupir d’aise que je pousse lorsque je trouve une œuvre de Zola lue par vous, et de plus, une que je ne connais pas encore !
Je vous souhaite un beau week end,
Louise – Myrneleon