Fragment épique de Yugadhara (1962-1988), poète mystique indien, traduit de l’hindi par Madhabi Maharaj et moi-même. Le texte est court et inachevé, l’auteur étant décédé prématurément dans un accident de la circulation. Je pense, néanmoins, malgré sa brièveté et son caractère inachevé, que ce texte mérite d’être découvert.
Difficile à analyser, à la croisée de l’Orient et de l’Occident, il semble tirer son influence aussi bien de l’Iliade que de la Bhagavad-Gītā.
Quel était au juste le projet de l’auteur ? Quelle suite comptait-il donner à ce fragment ? Je serais bien vaniteux si je prétendais connaître la réponse. J’avouerai donc que je ne sais vraiment pas l’orientation que l’auteur souhaitait donner à son œuvre. On sent néanmoins une remontée vers le langage, comme si le véritable sujet du poème était le langage. Mais tout cela n’est qu’une impression.
Je vous laisse le découvrir…
Quelques extraits :
« Quand on voit dans le nid, une coquille qui se brise, c’est pour un oiseau la vie qui commence. Mais quand c’est le verbe qui bouge, qu’on le sent, qu’il est là, alors soudain, pareillement c’est l’éclosion. L’œuf de la langue se brise, et les ailes de la pensée, dans un élan sublime, aussitôt vers les cieux majestueusement se déploient… »
« Le chien à visage d’homme se reprend : « Oh ! mais quelle étrange métamorphose ai-je donc subi ? Je me sens si calme maintenant. Une force tranquille est en moi, qui me berce. Tel je me revois : mes pensées se cognent sans bruit contre les murs où je les lance, comme si la pensée était toujours impure, comme si la pensée n’avait pas le pouvoir de se cristalliser, comme si elle passait par le feu pour atteindre le cristal de l’Écriture… »»
Amelia Cuni, Il Pastore celeste, extrait de l’album Danza d’amore (licence Cc-By-Nc-Sa-1.0).
merci d’avoir choisi un livre de la culture de l’Inde modern
ou trouve d’autre livre de cet auteur? c’est important pour moi car j’ai ete foudroye
merci de repondre tres vite
agostinho
Merci cher Mohamed pour votre commentaire. Qu’on puisse trouver que j’ai une belle voix ne laissera jamais de m’étonner !
Sinon, je prépare actuellement une lecture du Meghadūta de Kālidāsa. Mais il vous faudra encore être patient, car j’aime décortiquer les textes avant de les lire. Or, il y a chez Kālidāsa des strophes qui proposent trois niveaux de lecture, ce qui, je l’avoue, me laisse béat d’admiration, mais aussi bien désarmé.
Amitiés, 🙂
Ahikar