Nul doute que Wilkie Collins n’ait donné avec Sans nom l’un de ses plus intraitables chefs-d’œuvre : celui en tout cas qui privera le mieux de sommeil le lecteur assez téméraire pour s’y plonger, pour s’y perdre. De tous ses romans, celui que préférait Dickens… C’est aussi le plus noir : portrait et itinéraire d’une femme dépossédée de toutes ses espérances (et même de son identité) à la suite d’un complot fomenté par des gens du meilleur monde. Elle se battra, se salira les mains, fera le terrible apprentissage de la liberté… et nous tiendra en haleine huit cents pages durant au fil d’une intrigue qui ne nous épargne rien. Prétexte, pour l’auteur, à décorseter la bonne société victorienne avec un sadisme tout hitchcockien.
Extrait :
« Existe-t-il donc, dans tout être humain, au-dessous de ce caractère extérieur et visible, empreint et façonné par les influences sociales qui nous entourent, une disposition intérieure, invisible, qui fait partie intégrante de nous-mêmes, que l’éducation peut modifier indirectement, mais qu’il faut désespérer de changer ? La philosophie qui conteste ceci et nous déclare nés avec des dispositions semblables à des feuillets de papier blanc, n’est-elle pas la même qui méconnaît la différence irrémédiable de nos visages, et qui, n’ayant jamais comparé deux enfants nouveau-nés, ignore à quel point échappent déjà, par d’irrésistibles instincts, à la volonté de leurs mères ou de leurs nourrices ? Existe-t-il, variant à l’infini selon chaque individu, des forces innées qui nous poussent, tous tant que nous sommes, vers le Bien ou vers le Mal ? forces cachées à des profondeurs où ne sauraient atteindre ni les encouragements purement humains, ni la contrainte humaine, Bien caché, Mal caché, tous deux également à la merci de l’occasion qui les libère, de la tentation qui les provoque ? De leur étroit cachot, le hasard des circonstances garde-t-il toujours la clef ? Et n’est-il pas ici bas de surveillance attentive qui nous puisse révéler à temps l’existence de ces forces prisonnières en nous-mêmes, et auxquelles cette clef peut donner issue ? »
Voyons si notre modérateur Augustin peut répondre à votre question.
Bonjour, je ne suis pas spécialiste mais il me semble que le fichier zip est beaucoup trop lourd : impossible de le télécharger. Ne pourriez-vous le fragmenter ? Merci.
Même pas peur, 31 heures, n’est-ce pas ? Merci à vous, Eric !
Belle découverte que ce roman servit par une lecture toujours parfaite (comme d’habitude avec vous !)
Merci,
Eric
Merci pour l’excellente lecture de ce livre.
Déjanté, d’accord, mais génial quand même. Merci à L.A. et à ses ddv pour nous avoir fait connaître cet auteur et ses oeuvres passionnantes.
Ouf, chère Claudie !
Monsieur le lecteur,
Je n’en suis qu’au tiers de l’écoute et les cheveux commencent à me dresser sur la tête…
Complètement déjanté, ce W. Collins !
Heureusement que j’aime votre voix 🙂
Merci Christian, à ce jour “Sans nom” est mon préféré…
Bonjour,
Merci beaucoup d’avoir enregistré cet ouvrage.
Votre excellente interprétation nous fait partager le plaisir de retrouver W. Collins.
christian.