« Bien qu’aujourd’hui on semble l’ignorer, la formation de la faculté d’attention est le but véritable et presque l’unique intérêt des études. »
Le bon usage spirituel et chrétien des études, visant donc à la sainteté, dépend de deux conditions : d’abord de la pureté de l’intention dans laquelle l’étude est menée ; ensuite de regarder en face ses erreurs pour les corriger. C’est sur la première condition surtout que porte le texte de Simone Weil : en effet, dit-elle, « pour faire vraiment attention, il faut savoir comment s’y prendre ». C’est que, estime-t-elle, on confond souvent attention et volonté, qui sont pourtant très différentes.
« La volonté […] contrairement à ce que l’on croit d’ordinaire, n’a presque aucune place dans l’étude. L’intelligence ne peut être menée que par le désir. Pour qu’il y ait désir, il faut qu’il y ait plaisir et joie. L’intelligence ne grandit et ne porte de fruits que dans la joie. »
Mais, « il y a quelque chose dans notre âme qui répugne à la véritable attention beaucoup plus violemment que la chair ne répugne à la fatigue ». Et, ce « quelque chose » est « beaucoup plus proche du mal que la chair ».
C’est pourquoi, conclut Simone Weil, « toutes les fois qu’on fait vraiment attention, on détruit du mal en soi. Si on fait attention avec cette intention, un quart d’heure d’attention vaut beaucoup de bonnes œuvres. »
Ces Réflexions sur le bon usage des études en vue de l’amour de Dieu ont été publiées pour la première fois, après la mort de Simone Weil en 1955, dans le recueil intitulé Attente de Dieu, par le père Perrin. Le texte a été écrit entre janvier et mai 1942.
Johann Sebastian Bach, Jesu der du meine seele, Cantata No.78 BWV78, 7. Herr, ich gloube (domaine public).
Bonsoir Ahmed
j’ai plusieurs lectures de philosophie en cours d’enregistrement. Je pense que je pourrai en poster quelques unes d’ici mi-juillet.
Bien cordialement
LC
BONSOIR ,
Y a-t-il un sujet audio de philosophie prévue ?
Cordialement
Ahmed
Texte magnifique et qui ne parle pas qu’aux croyants! très bon choix de lecture. Merci.
Merci, Ludo, t’es un vrai pote !
Ça devrait être anti-déprime, ce texte, je vais donc tenter le coup.