L’homme démocratique moderne regarde comme une vache sacrée le pluralisme des partis politiques.
Le texte que l’on va entendre ici déboulonne l’édifice de cette statue encore aimée, consciemment ou inconsciemment.
Cette institution des partis est en effet adorée d’autant plus religieusement que l’on se complaît souvent, dans la simple imprécation verbale contre les partis, sans tirer au clair le concept même de parti politique.
C’est donc tout le mérite de la Note de Simone Weil, écrite vraisemblablement dans les années 1940 que de faire ce travail d’analyse et d’en tirer les conclusions.
« L’usage même des mots de démocratie et de république oblige à examiner avec une attention extrême les deux problèmes que voici :
Comment donner en fait aux hommes qui composent le peuple de France la possibilité d’exprimer parfois un jugement sur les grands problèmes de la vie publique ?
Comment empêcher, au moment où le peuple est interrogé, qu’il circule à travers lui aucune espèce de passion collective ?
Si on ne pense pas à ces deux points, il est inutile de parler de légitimité républicaine.
Des solutions ne sont pas faciles à concevoir. Mais il est évident, après examen attentif, que toute solution impliquerait d’abord la suppression des partis politiques. »
Simone Weil, Note sur la suppression générale des partis politiques.
Merci pour cette lecture
Merci à Ludovic Coudert pour la lecture de ce court mais toujours essentiel texte !
Ah bon . Je vous remercie de m’avoir donné ces éclaircissements. Cordialement vôtre.
Chère louve bleue
Simone Weil, philosophe, décédée en 1943, n’est pas Simone Veil femme politique française, ancienne ministre de la santé et à qui nous souhaitons d’être encore en santé et bien vivante de longs jours s’il plaît à Dieu.
Leurs noms sont parfaitement homophones mais pas homographes. Et leurs deux destins, plus différents encore.
Ah! on comprend votre étonnement…mais il ne s’agit pas de cette Simone Weil à laquelle vous pensez.
Non, l’auteure de ce texte est une grande philosophe française, née en 1909 et morte en 1943 avec qui vous pouvez faire plus ample connaissance ici:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_Weil
Mais ? Simone Weil aurait écrit cela dans les années 40 ? Elle était adolescente et a survécu au camp de concentration. Je ne comprends pas, une pensée si politique dans des années d’adolescence et de grande souffrance ? Plus tard, oui je veux mieux le comprendre…
Bonne année à vous également, Ludovic Coudert, et merci pour ce texte intéressant de cet(te) auteur(e) trop mal connu(e).
Bonsoir Racine et merci pour votre message.
J’ai envisagé aussi de lire pour littérature audio l’Enracinement de Simone Weil, mais le temps me manque en ce moment. Peut-être dans le courant de l’année.
Bonne année 2014, bien cordialement,
LC
Merci pour ce livre, qui va compléter ma lecture actuelle de “L’Enracinement” par la même Simone Weil.