Dans Une nuit, sa troisième nouvelle ici publiée, Vsevolod Garchine (1855-1888) – qui s’est suicidé à 33 ans – nous fait assister à la denière nuit de son héros Alexis Petrovitch « pâle jeune homme » qui a décidé de se tuer.
« Il s’imagina repasser sa vie tout entière ; il vit une foule de vilains et sombres tableaux dont il était lui-même le héros ; il se rappela toutes les fanges de sa vie ; il chercha dans son âme sans y trouver un seul coin pur et limpide, et se persuada que son âme ne contenait plus rien que de la boue.
– Non seulement je n’y trouve plus que de la boue, ajouta-t-il ; mais jamais elle n’a contenu autre chose ! »
« Il entendit le son de sa voix ; car à présent il pensait tout haut. Et ce qu’il disait lui parut hideux,
– Encore !… Tu meurs, tu te tues, et tu ne peux pas même faire cela sans phrases ! À propos de quoi, devant qui poses-tu ? Devant toi-même. Allons, assez, assez, assez !… répétait-il d’une voix éteinte et brisée en essayant d’ouvrir de ses mains tremblantes l’obturateur du revolver, qui résistait et qui céda enfin. »
la lutte entre Eros et Thanatos…
Merci M Depasse