Les chapitres V et VI du Traité de métaphysique (1734) ont pour sujet l’âme, suite du chapitre II : S’il y a un Dieu.
Si l’homme a une âme, et ce que ce peut-être :
« Si ce qu’on appelle âme était un être à part, de quelque nature que fût cet être, je devrais croire que la pensée est son essence, ou bien je n’aurais aucune idée de cette substance. Aussi tous ceux qui ont admis une âme immatérielle ont été obligés de dire que cette âme pense toujours ; mais j’en appelle à la conscience de tous les hommes: pensent-ils sans cesse? »
Si ce qu’on appelle âme est immortel :
« Il serait bien doux en effet de survivre à soi-même, de conserver éternellement la plus excellente partie de son être dans la destruction de l’autre, de vivre à jamais avec ses amis, etc. ! Cette chimère (à l’envisager en ce seul sens) serait consolante dans des misères réelles. Voilà peut-être pourquoi on inventa autrefois le système de la métempsycose ; mais ce système a-t-il plus de vraisemblance que les Mille et une Nuits ? et n’est-il pas un fruit de l’imagination vive et absurde de la plupart des philosophes orientaux ? »
Ces considérations philosophiques claires de Voltaire ne sont pas écrites pour les métaphysiciens professionnels, mais pour qui se pose des questions…
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Voltaire jeune, à la Bastille, composant La Henriade.
Bonjour René ,
Merci pour ce second chapitre et une journée agréable et bonne santé .
Cordialement
Ahmed