Voltaire parlait et écrivait en vers comme Monsieur Jourdain, vous et moi parlons en prose. Les sept épîtres proposées et les trois poésies s’adressent à des femmes ; elles sont galantes (les poésies), amoureuses ou admiratives (comme celle envoyée à la grande comédienne Adrienne Lecouvreur) :
« L’heureux talent dont vous charmez la France
avait en vous brillé dès votre enfance ;
il fut dès lors dangereux de vous voir,
et vous plaisiez, même sans le savoir. »
Voltaire, représentant de l’humaine condition, sait aussi attendrir :
« On meurt deux fois, je le vois bien :
Cesser d’aimer et d’être aimable,
C’est une mort insupportable ;
Cesser de vivre, ce n’est rien.
Ainsi je déplorais la perte
Des erreurs de mes premiers ans ;
Et mon âme, aux désirs ouverte,
Regrettait ses égarements.
Du ciel alors daignant descendre,
L’Amitié vint à mon secours ;
Elle était peut-être aussi tendre,
Mais moins vive que les Amours.
Touché de sa beauté nouvelle,
Et de sa lumière éclairé,
Je la suivis ; mais je pleurai
De ne pouvoir plus suivre qu’elle. »
(Si vous voulez que j’aime encore)
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