Deux jugements venant d’esprits très différents mais pas si opposés qu’on pourrait l’imaginer dans leurs conclusions sur le problème de l’adultère.
Écrit en 1819, La Femme adultère, un des Poèmes antiques et modernes, rapporte fidèlement, traduit par Alfred de Vigny, le passage de l’Évangile selon Jean qui décrit une confrontation entre Jésus, les scribes et les Pharisiens à propos de savoir si une femme, coupable d’adultère, doit être lapidée. Jésus empêche l’exécution et dénonce l’hypocrisie de ses contradicteurs
« Et, la pierre à la main, la foule sanguinaire
S’appelait, la montrait : « C’est la femme adultère !
Lapidez la : déjà le séducteur est mort ! »
Et la femme pleura. — Mais le juge d’abord :
« Qu’un homme d’entre vous, dit-il, jette une pierre
S’il se croit sans péché, qu’il jette la première. »
On pourrait s’étonner qu’Émilie Lamotte (1877-1909) qui exerça comme institutrice libre congréganiste avant de découvrir les idées anarchistes qu’elle répandit pendant toute sa courte vie en donnant conférences sur conférences tienne dans sa Lettre sur la beauté, l’amour, la vie, l’inconstance et autres sujets un discours qui n’est pas, toutes nuances gardées, éloigné de celui du Christ :
« Non seulement la sagesse est de prendre les choses comme elles sont , mais encore, chaque chose est un ensemble auquel il n’y a rien à ajouter. Sous peine de torture impuissante. Sous peine que la vie vous refuse ses joies simples et fortes.
Il est donc tout à fait naturel et compréhensible que l’amoureux éprouve diverses amours. C’est même probablement inévitable… L’amour a une puissance capable de vous faire tout oublier. Que devient donc, dans une telle aventure, la liaison décidée, entreprise, organisée, je ne sais comment dire, le mariage, quoi ?
Et j’ajoute : tout le monde est inconstant. La fidélité n’est pas dans la nature. »
Les versions textes de ce livre audio : La Femme adultère ; Lettre sur la beauté, l’amour, la vie, l’inconstance et autres sujets.
Ajoutez un commentaire !
C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.