Dans Philosophie, extrait de La Légende des siècles, Victor Hugo attaque violemment toutes les religions (la catholique est l’objet de propos très virulents). Pour lui les religions ne sont pas la religion.
« Homme, qu’est-ce que c’est que tes cérémonies
Misérables, devant les choses infinies ?
[…]
Renonce à fatiguer le réel de tes songes ;
L’Ombre, en bas comme en haut, repousse tes mensonges ;
[…]
Mais quant au dogme, neuf et jeune, ou vieux et fruste,
Quant aux saints fabliaux, quant aux religions
Inoculant l’erreur dans leurs contagions,
Semant les fictions, les terreurs, les présages,
Quant à tous ces docteurs, à ces essaims de sages
Qui vont l’un maudissant ce que l’autre a béni,
Qui, volant, bourdonnant, harcelant l’infini,
Feraient abriter Dieu sous une moustiquaire.
[…]
Toute religion, homme, est un exemplaire
De l’impuissance ayant pour appui la colère.
[…]
Rome, l’entremetteuse et la marchande d’âmes,
Rit, et se prostitue, une tiare au front
[…]
Et dire que la terre est tout entière en proie
Aux affirmations de ces prêtres sans joie,
Sans pitié, sans bonté, sans flambeau, sans raison,
Dont l’ombre, l’ombre, l’ombre et l’ombre est l’horizon. »
Ce très long poème n’est qu’une partie de Religions et religion !
François Chifflart, portrait de Victor Hugo (1868)
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