Extrait de La Légende des siècles (première série), ce long poème Éviradnus, de plus de 1200 vers, fait partie de la section Les Chevaliers errants et est composé de dix-huit chapitres.
« Celui qui marche là, couvert d’une âpre armure,
C’est le grand chevalier d’Alsace, Éviradnus. […]
Il est toujours en marche, attendu qu’on moleste
Bien des infortunés sous la voûte céleste,
Et qu’on voit dans la nuit bien des mains supplier ;
Sa lance n’aime pas moisir au râtelier. […] »
La jeune Mahaut doit devenir marquise de Lusace ; son royaume est convoité par ses deux voisins l’empereur d’Allemagne et le roi de Pologne qui décident de la tuer pendant la nuit qu’elle doit passer seule, selon la coutume, endormie par un somnifère, pour « respirer le parfum se ses aïeux », dans la grande salle du château de Corbus.
« Mais ce que cette salle, antre obscur des vieux temps,
A de plus sépulcral et de plus redoutable,
Ce n’est pas le flambeau, ni le dais, ni la table ;
C’est, le long de deux rangs d’arches et de piliers,
Deux files de chevaux avec leurs chevaliers. »
C’est caché, sous une armure, que le vieux justicier Éviradnus sauvera Mahaud et exécutera les deux rois-bandits.
L’ intensité de vie extraordinaire, hallucinatoire, la richesse du vocabulaire, le verbalisme diluvien, la poésie des légendes populaires, les déformations de la réalité, la méditation hamlétique sur le contraste entre les armures muettes et les vivants farouhes qui les habitèrent, tout est fantastique dans cette épopée du grand Hugo.
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