Les deux précédents ouvrages enregistrés d’Octave Uzanne (1851-1931), écrivain biographe, bibliophile et historien de la littérature, ne concernaient que les livres et même La Fin des livres laissait prévoir l’arrivée des mp3 ! Mais Uzanne, Auxerrois puis Parisien, est très connu comme auteur érotique et amateur de femmes, témoins les titres Le Bric à brac de l’amour (1879), Les Surprises du cœur (1881), Son Altesse la femme (1885), La Femme à Paris : nos contemporaines (1894), Le Célibat et l’amour, traité de vie passionnelle et de dilection féminine (1912), Les Parfums et les fards à travers les âges (1927), etc…
Le Calendrier de Vénus (1880) donne une idée du contenu d’un de ses articles Le Memorandum d’un épicurien avec cette épître dédicatoire à Betsy :
« Permettez-moi donc, Madame, en mémoire de nos délices d’hier, en témoignage de notre félicité présente, et dans l’espérance de nos douces causeries d’avenir, de vous présenter ces petits écrits boutadeux ; lisez-les comme ces chapelets qu’on égrène distraitement sans songer à dire le rosaire ; arrêtez-vous aux bons endroits, vous y trouverez comme l’ombre d’heureuses sensations, et si parfois il vous venait à l’idée que je suis plus coloriste que dessinateur, daignez vous rappeler que je ne donne pas la gabatine et qu’au temple de la Divinité des Grâces, où nous fûmes en pèlerinage, les nombreux bas reliefs tracés sur l’autel pourraient vous offrir un curieux démenti. »
Notre Don Juan prend le relais des Casanova, Sade, Restif de la Bretonne, Crébillon, Apollinaire et autres, et nous entraîne dans quantité d’aventures d’alcôves avec partenaires différentes, tout cela enrichi par le style :
« Je suis donc aussi naturel dans ma démarche et dans mes amours, que dans mes écrits ; aussi peu recherché dans la manière de puiser mes pensées que dans la façon de les exprimer, si j’y mets quelque chose de plus que les autres, c’est que ce quelque chose est en moi : il y a des poules dont les œufs sont marbrés de vert et de rose, de même qu’il y a des fleurs au parfum quintessencié dont peu de personnes peuvent subir l’approche, mais qui ravissent les odorats dépravés. »
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