Théo Varlet (1878-1938), éthéromane, nous raconte dans Télépathie une expérience qui l’a profondément marqué sur la toxicité du haschisch, Cannabis indica.
« Vieil initié du bon Poison, j’ai pris un peu de cet exclusivisme qui nous fait, toxicomanes, aussi sectaires que prêtres de religions différentes. Le morphiné traite de Turc à More le fumeur d’opium, et les brutes ivres d’alcool n’ont pas assez d’injures pour nous autres dégusteurs d’éther. Nous le leur rendons bien du reste. Et quant à moi, sans aller jusqu’à suspecter Baudelaire, j’ai toujours tenu son haschisch en fort piètre estime. Maintenant, je le connais : c’est pis que de la défiance, et l’on ne m’y prendra plus. Avec l’éther, au moins, l’on sait à quoi s’en tenir. […]
Mais il faut savoir si c’est bien vrai, si ce prodige de télépathie, par un mystérieux effet de la Drogue, relie effectivement nos cellules cérébrales, si nos dynamismes psychiques sont bien entrés en communication, si la pensée circule entre nous comme entre des vases communicants. »
Une lecture qui peut rendre service d’un poète et romancier que J.-H. Rosny aîné qualifiait de « visionnaire, coureur d’univers, et de toutes manières, un des plus beaux talents de sa génération ».
Honoré Daumier, Les Fumeurs de hadchids (1845).
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