Cette délicieuse nouvelle d’amour de Tasma (nom de plume de Jessie Catherine Huybers, 1848-1897) a été publiée dans La Nouvelle Revue en 1880.
« Arthur aurait donné tout au monde pour pouvoir se débarrasser de ses lunettes. Il s’était résigné à voir un ciel assombri, une terre en deuil mais ne regarder qu’à travers une lumière crépusculaire la charmante jeune femme qui apparaissait sur le seuil, voilà ce qui le contraria fort ; c’était comme si une fatalité lugubre devait toujours s’interposer entre lui et le rêve de sa jeunesse ; car il n’y avait plus à s’y méprendre. Les cheveux, moins blonds que ceux du portrait, avaient l’air pourtant de friser de même, tout naturellement. Les yeux bleus et clairs gardaient ce même air impérieux qu’Arthur avait si bien reconnu chez « sa petite femme ». Les lèvres n’avaient point perdu la couleur rose que relevait si bien le blanc de petites dents humides et luisantes. Seulement la bouche avait acquis un caractère de fermeté qui ôtait quelque chose au charme des traits. Cela trahissait la femme dont l’ambition est de commander plutôt que de séduire. Les gestes accusaient aussi un certain air de domination. Elle avait un port majestueux, et cela sans effort, car sa taille superbe s’y prêtait. Arthur se souvint alors du portrait qu’il s’était fait d’une bonne ménagère aux allures lourdes, à la figure grasse, et la voilà qui se présentait à lui dans tout l’aplomb de sa beauté. »
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Mais certainement, Bianca ! Il s’agit de Jessie Catherine Couvreur (1848-1897).
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Etes-vous sûr, Daniel, que “Couvreur”n’est pas le nom de famille de cette auteure? En tput cas je télécharge. Merci 🙂
Ah, les voyages imaginaires, Le Barbon…
Nous avons le choix entre deux grands lecteurs: Daniel Luttringer ou René Depasse, le choix est cornélien, j’hésite toujours? Allez, je me lance pour le Luttringer! J’espère que René Depasse me pardonnera. L’amour aux antipodes, quel titre! Je rêve déjà…