William Hodges - Tomb and Distant View of Rajmahal Hills (1782)

Le Maître de Ballantrae (Partie 1)

« Le Maître plastronnait toujours, quoique peut-être avec effort, son front se barrait, entre les sourcils, de rides impérieuses ; ses lèvres se serraient comme pour ordonner.

Il avait toute la gravité de Satan dans le Paradis perdu, et quelque chose de sa beauté. Je ne pouvais m’empêcher de l’admirer. »

Considéré par beaucoup de critiques comme le chef-d’œuvre de Stevenson, et par Henry James comme « le joyau qui lui aurait procuré l’émoi le plus intense de sa vie littéraire », Le Maître de Ballantrae est d’une construction remarquable. Roman d’aventure haletant autant que fine réflexion sur le bien et le mal, et la séduction du mal, il reprend pour partie la thématique de L’Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, dans l’affrontement qu’il dépeint entre les deux frères Durie.

Henry est noble et loyal, mais il est aussi un faible et bien pâle héros ; James, le « Maître de Ballantrae », est implacable et sans pitié, plein de ruse et de fausseté, mais il est aussi séduisant que le Diable.

Comme dans tous les romans de ce merveilleux écrivain, on est frappé par son talent pour évoquer des images fortes, belles et terribles.
On ne pourra pas oublier la beauté stupéfiante du duel sous la charmille, éclairé à la seule flamme immobile de deux bougies.

À suivre…

Traduction : Théo Varlet (1878-1938).

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Références musicales :

Epic Soul Factory, The fall of Gilead, extrait de l’album Epic Soul Factory (licence Cc-By-Nc-Sa).

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Livre audio gratuit ajouté le 07/12/2014.

16 Commentaires

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  1. Il y a 3 ans, Vincent, qd j’ai commencé l’écoute de l’étrange et cruelle histoire de ces deux frères (qui portent le nom de Henry James admiré de l’auteur !) j’ai dû m’arrrêter et laisser la lecture en suspens quelques mois. Pourtant je ne suis pas chochotte et encaisse facilement toute espèce de violence nécessaire en littérature. Mais c’est l’INJUSTICE qui me révoltait. Car enfin nous avons un personnage d’une méchanceté atroce qui, par son charme diabolique, prend le pouvoir peu à peu non seulement sur tous les autres mais même, oh horreur, sur nous les lecteurs. Votre commentatrice, Alina, a raison de dire qu’à notre époque ce serait le type même du pervers narcissique (dans un cadre épique !). En tout cas chez Stevenson, pas de salut dans la nature ni dans l’être humain. Ou peut-être l’a-t-il trouvé à la fin de sa vie aux îles Samoa…
    L’ïle autrésor m’avait impressionnée, merci de m’avoir fait découvrir dans d’autres oeuvres moins célèbres le génie de cet auteur

    1. Bonjour Sylvie !
      C’est en effet un roman très fort de Stevenson, et je vous rejoins sur le côté un peu “dérangeant” du personnage du Maître… Alina me semble avoir fait un diagnostic clinique particulièrement juste !
      Et il y a aussi dans ce personnage du Maître une “séduction du mal” qui me semble être un thème qu’on retrouve souvent chez Stevenson : la séduction mêlée de répulsion qu’exerce Long John Silver sur Jim Hawkins, et on pense aussi bien sûr au Docteur Jekyll. Dans Le Maître de Ballantrae, le mal est séduisant et élégant, et le bien est hésitant et pétri de doutes…
      Merci à vous de votre fidélité, et j’ai toujours un vif plaisir à lire vos commentaires 🙂

  2. Bonjour Emilie et un grand merci pour vos intéressantes remarques. Je suis tout à fait d’accord avec vous sur la proximité que sait établir Stevenson avec ses personnages. C’est un auteur qui “aime ses personnages” 🙂
    Vous soulignez avec pertinence que plusieurs musiques différentes peuvent illustrer une même oeuvre… C’est aussi une question d’état d’esprit : je crois qu’après avoir lu plusieurs oeuvres un peu plus “intimistes” (Edith Wharton notamment), j’avais peut-être un peu plus envie, inconsciemment, de mettre l’accent sur le côté “aventures” du roman.

    Je vous souhaite beaucoup de plaisir aves les autres Stevenson du site.
    Je lirai prochainement “Les aventures de David Balfour”.
    “Docteur Jekyll et Mister Hyde” reste mon oeuvre préférée de Stevenson. D’une part, il s’agit d’un grand roman, profondément émouvant et infiniment plus riche que ce qu’a pu en faire le cinéma. Il distille une profonde et émouvante tristesse ; son exploration de l’équilibre entre le bien et le mal ouvre des perspectives vertigineuses.
    En outre, sa construction est vraiment remarquable.
    Quant à son adaptation en livre audio, il s’agit pour moi, incontestablement, du meilleur livre audio du site. Je pense l’avoir écouté une dizaine de fois. L’interprétation de la regrettée Victoria est vraiment extraordinaire.

  3. En effet, la musique est une question de goût et de manière dont on a interprété l’oeuvre.

    Je trouve que le morceau choisi dégage une certaine tension dramatique, elle présage une succession de faits terribles. Ce qui colle parfaitement au roman. Mais j’aurais choisi quelque chose de plus intime car j’aime d’autres aspects des romans de Stevenson (ne me demandez pas quel exemple de morceau, eh, vous ne voudriez pas non plus que les critiques aient des idées?;)

    Personnellement ce que j’aime le plus chez Stevenson c’est le lien d’amitié qu’il arrive à créer entre le public et ses personnages .
    On vit leurs drames et leurs souffrances.
    Quel bonheur! (surtout après avoir écouter des auteurs américains contemporains, qui pêchent à mon humble avis par le manque d’étoffe de leurs personnages).

    Comme vous le dites si bien beaucoup de romans de Stevenson nous font voyager au-delà des frontières du bien et du mal (Mon cher Vincent, vous êtes un poète, je n’aurais pas su mieux le dire). Des critiques disaient que l’oeuvre de Stevenson était en dehors du réel, elle est le reflet d’un monde intérieur, et de la dualité qui existe en chacun de nous.
    Dans la société actuelle, on est encore fasciné par le mal, mais dans ce qu’il y a de plus bas, de plus glauque et de plus pulsionnel. Chez les romantiques, on avait la dualité ange/démon (ou ange déchu mais qui garde en lui une recherche d’absolu)… Maintenant on aurait plutôt mimi/cracra (en tant qu’être infantile qui reste dans sa boue)

    Je trouve que chez Stevenson il y a une fascination du mal dans une recherche d’absolu et d’excellence, Satan en tant qu’ange déchu.

    J’ai trouvé que dans la deuxième partie comportait trop de longueurs, et j’ai malheureusement décroché à plusieurs reprises.

    Vous m’avez donné soif d’écouter d’autres Stevenson. Je vais télécharger l’île au trésor et “Docteur Jekill et Mr Hide” qui pour moi restent les deux plus grands romans de cet auteur.

    Vivement que ce site nous offre de nouvelles œuvres de ce grand homme.

    Merci encore Vincent De l’Epine pour avoir bercé ma nuit et égayer ma journée.

  4. Merci de votre commentaire Emilie !
    Heureux d’avoir bercé votre sommeil 🙂
    Ce texte de Stevenson est très fort, l’un de ses meilleurs romans à mon avis. Outre la musique (qui est affaire de goût), il n’est pas forcément facile d’y entrer, notamment à cause d’un premier chapitre peut-être un peu aride. Mais la puissance de la narration, des images évoquées, du souffle de l’aventure, nous fait ensuite voyager, non seulement dans de lointains pays, mais aussi au-delà des frontières du bien et du mal. Je suis très heureux que vous appréciez cette œuvre.
    Vincent

  5. J’avais reculé l’écoute de ce roman car je n’aimais pas trop la musique. Quelle pure merveille! Hier soir, je n’ai pas pu m’arrêter et je me suis endormie en vous écoutant!

Lu par Vincent de l'ÉpineVoir plus

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