En 1818, à trente cinq ans, Stendhal rencontre Mathilde Dembovski. Il lui écrit « je me connais, je vous aime pour le reste de ma vie » ; cet amour orageux ne sera pas partagé et celui qui écrira plus tard dans La Vie de Henri Brulard « L’amour a toujours été pour moi la plus grande des affaires, ou plutôt la seule » publie pour cette femme De l’amour (1822), sorte de traité théorique présentant
« une description détaillée et minutieuse de tous les sentiments qui composent la passion nommée amour ».
Stendhal distingue quatre amours possibles : l’amour-passion, l’amour-goût, l’amour-physique et l’amour de vanité ; l’idée la plus célèbre est celle de la « cristallisation » :
« Si l’on jette un rameau dans une fontaine de Salzburg, il se couvre de cristaux et devient étincelant comme du diamant, ainsi l’amour pare-t-il de toutes les qualités l’être aimé. Une première cristallisation s’opère lorsque l’être aimé est encore mystérieux, presque inconnu. La possession risque d’arrêter la cristallisation si elle écarte toute crainte. Mais êtes-vous quitte ? La cristallisation recommence. La cristallisation suppose une certaine distance, une part d’incertitude favorable au travail de l’imagination. »
Sont ici lus les trente premiers chapitres de cet ouvrage plusieurs fois repris et corrigé.
Merci pour la lecture, vivement la suite ! Un grand livre dont on se demande pourquoi il n’avait encore jamais été enregistré.