Giuseppe Arcimboldo - Le Bibliothécaire (1570)

Le Bouquiniste Mendel

« C’est seulement par les deux cercles de ses lunettes, à travers ces lentilles luisantes et absorbantes, que les milliards d’infusoires noirs des caractères d’imprimerie s’infiltraient dans son cerveau ; tout le reste ne faisait que passer à côté de lui, comme un vacarme contingent. »

Dans cette nouvelle parue en 1925, et qui appartient au recueil La Peur, Stefan Zweig nous livre une évocation de la société viennoise « d’avant et d’après la première guerre mondiale ».
Ce vieux bouquiniste juif, Jakob Mendel, véritable monument de la mémoire bibliographique mais totalement étranger au monde qui l’entoure, devient la victime d’une Europe qui, oublieuse de son humanité, a sombré dans la barbarie.
À travers cette œuvre sensible, Stefan Zweig nous invite à une réflexion sur la mémoire, le souvenir, le temps et… l’oubli.

« Et pourtant, cet homme, j’avais pu l’oublier ! Il est vrai que la guerre était venue et que je m’étais consacré à mes propres œuvres avec une ardeur semblable à la sienne. Mais j’éprouvais devant cette table vide une sorte de honte à son égard, doublée d’une vive curiosité. Qu’était-il devenu, en effet ? Où pouvait-il se trouver ? »

Traduction : Manfred Schenker (1883-1929).

Consulter la version texte de ce livre audio.
Remarques :

La mention « (Version 2) » à la suite du titre indique qu’il existe sur notre site un autre enregistrement de ce même texte, effectué par un donneur de voix différent. Voir aussi : Version 1.

Références musicales :

Max Bruch, Kol Nidrei Op. 47, interprété par l’ensemble Davis High School Orchestra (domaine public).

Licence d'utilisation : CC BY-NC-SA : Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions
Livre audio gratuit ajouté le 04/12/2016.

25 Commentaires

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  1. Merci,chère Marie, pour votre très touchant
    commentaire. On oublie trop souvent qu’il faut si peu de choses pour que la barbarie s’éveille en l’homme! “Le ventre est fécond”…

  2. Quelle belle lecture émouvante, prenante. Zweig, lu par vous, Monsieur DOUSSET est près de nous, humain, trop humain, je garderais longtemps en mémoire ce bouquiniste Jakob Mendel, ne jamais oublier et cette histoire et l’histoire et la barbarie. Merci pour ce beau moment.

  3. Chers De la Porte et Dersou,
    Merci de vos tonifiants commentaires. Nos stocks de données numériques aussi performants soient-ils auront-ils jamais cette humanité du vieux bouquiniste? Au plaisir de vous retrouver entre de nouvelles pages.

  4. Chère Loiselle,
    Quel retard dans la réponse! Merci de votre chaleureux message. Je suis un peu lent dans mes productions mais je vais me pencher sur votre demande avec une grande bienveillance! Au plaisir de vous retrouver entre de nouvelles pages.

  5. Superbe histoire sur un wikipédia ou un Google humain avant la lettre. On a peine à imaginer qu’une tête puisse contenir autant d’informations !!!
    Belle lecture d’une voix chaude et agréable.
    Merci !!!

  6. Cher monsieur Dousset,
    Vous qui lisez si bien Zweig, auriez-vous le temps de
    nous faire une version 2 de “Le Pickpocket”…?
    Merci à l’avance.

  7. Chers Molet et K@m,
    Merci de vos chaleureux commentaires et tant mieux si je peux ainsi apporter ma pierre à la lutte contre l’oubli. Ravi de constater que le texte vous accompagne jusque dans les activités physiques les plus exigeantes.

  8. Une nouvelle contre le temps et l’oubli. Ne pas se fier à l’introduction un peu longuette, l’histoire prend un virage dramatique intéressant et la fin est pleine d’humanité. Merci au donneur de voix dont je salue la justesse de sa lecture. // Cette nouvelle qui dure 1h27 est très bien pour une course à pied d’une heure avec échauffement et étirements. 🙂

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