Reinhold Völkel - Le Café Griensteidl à Vienne (1896)

Le Bouquiniste Mendel

Le souvenir et la mémoire, thèmes chers à Stefan Zweig, sont repris dans un contexte d’après guerre dans Le Bouquiniste Mendel. Ce vieux juif, aimé de tous, vit étranger à son temps et indifférent à l’argent, installé dans un café du vieux Vienne ; sa mémoire prodigieuse et une véritable boulimie bibliographique font de lui un expert érudit pour tous les collectionneurs qui le consultent gratuitement.

« Cette étude quotidienne à laquelle il se vouait entièrement avait fait de lui une véritable encyclopédie des ouvrages édités à ce jour. Son cerveau avait acquis une capacité à enregistrer une liste incalculable de titres de livres et de renseignements associés. Mais il le coupait également du monde extérieur et des événements qui tourmentaient le pays à cette époque. »

Jakob Mendel ne sait même pas que l’Autriche est en guerre en 1914, est arrêté comme originaire de Russie, envoyé en camp de concentration dont il revient complètement déchu pour mourir amnésique.
Le sous-titre « Un épisode de la Vienne d’avant et d’après la Première Guerre mondiale » traduit bien la pensée de Zweig voulant nous montrer l’évolution d’un monde où tout s’accélère qui se substitue à un monde fait d’humanité.

Très belle conclusion du récit : « Tandis que moi, j’avais oublié Mendel pendant des années, moi qui devrais pourtant savoir que l’on ne fait des livres que pour rester lié aux hommes par-delà la mort et pour nous défendre ainsi contre l’ennemi le plus implacable de toute vie, le temps qui passe et l’oubli. »

Traduction : Manfred Schenker (1883-1929).

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Livre audio gratuit ajouté le 21/07/2014.

8 Commentaires

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  1. Un chef d’oeuvre de poésie! Beaucoup d’auteurs de cinéastes ont dénoncé l’absurdité et la cruauté de la guerre. Certains l’ont fait avec humour, j’ai souvent trouvé cela artificiel. zweig en dressant le portrait de cet homme hors norme réussit à allier poésie, humour et gravité.
    Le passage où le bouquiniste se trouve dans le bureau militaire est digne d’une pièce absurde. Zweig dénonce aussi la déshumanisation et la course au profit, qui pousse un vieillard à se cacher du monde.
    Encore merci M Depasse!

  2. BONJOUR, J’ai entendu cette histoire avec beaucoup d’attention… C’est triste,très triste… d’une tristesse… La vie… c’est une très belle histoire emplie de sensibilité… Alors merci pour la lecture de ce petit chef-d’oeuvre. PASCALE

  3. Bonjour:
    C’est du vrai “BAMBOU” ce Mendel.Ce roseau de bonne qualite existe ,on peut l’etirer à fond ,mais des qu’on retire la main ,le roseau se dresse et se remet en place .L’histoire nous ratrappe tout le temps…c’est cela la vie ,que ce soit dans un sens ou dans l’autre.J’ai vraiment aimé: douce lecture'(contenant),et la belle histoire (contenu).
    bravo par deux fois

Lu par René DepasseVoir plus

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