Le poète symboliste Saint-Paul-Roux (1861-1940), « le Magnifique », l’ermite de Camaret-sur-mer (Roscanvel), qu’André Breton appelait « un poète oublié » (malgré ses souhaits d’être connu de la postérité dans Ambition), avait une grande admiration pour Mallarmé dont il rejoignait parfois l’obscurité (Le Mystère du vent). Deux souvenirs vécus intimes s’ajoutent à cette sélection de ses poèmes en prose où il excellait : Une âme à quatre pattes et Devant un linge étendu par ma mère au village.
Aujourd’hui Saint-Pol-Roux semble venir de la nuit des temps du symbolisme et appartenir plutôt au courant surréaliste :
« L’espace est composé d’âmes éparses, en expectative ou bien en irrémédiable exil de la matière, dont la motion diverse inspire branches, voiles et nuées. Théoriciennes soit du devenir soit du redevenir, ces âmes, passées ou gérondives, les unes à naître et les autres mortes terrestrement, attisent leur potentialité vers l’ancienne ou future joie de vivre, impersonnes en quête d’une valeur saisissable ; alors se ruent des chevauchées s’évertuant parmi des chocs où se déchirent et se cassent les os et la peau de leur ambition, gravissant les monts, inondant les vallées dans une vertigineuse impatience d’être.
C’est le vent qui passe. »(Le Mystère du vent)
Si, comme on dit, il n’y a de science que du général, la poésie pourrait bien être la reine des sciences.
Deux et deux font quatre : oui, cela arrive!
Mercis à vous.
Cher Monsieur,
Votre lecture du “Crime d’Orcival”, découverte par hasard, m’a tellement plu que j’ai cherché vos autres lectures, prête à découvrir ce qui vous plaît et ne doutant pas que je partagerai au moins une partie de vos goûts. Heureusement, votre liste est longue! Merci, tout particulièrement, de me faire connaître Saint-Paul-Roux moins superficiellement.