« Je sais que votre désir secret, en ouvrant un livre, est de trouver un ami qui vous parle et qui volontiers vous laisse croire qu’il ne parle qu’à vous. Et moi, quand j’écris, je voudrais composer mes récits comme une lettre, où l’on rapporte ce que l’on veut, au gré de son humeur, en ayant présente à l’esprit l’image de celui qui demain brisera l’enveloppe à son réveil. Aussi je vais m’offrir le plaisir, entre de graves romans qui sont difficiles, de raconter − une fois− ce qu’il me plaira, comme on improvise de jolis contes aux enfants.
Par exemple, je vous avertis, puisque j’adopte le sujet de mon goût, que je me risque à vous raconter une aventure délicate. Oh ! Comme il est périlleux de raconter une aventure délicate, à une époque où la licence dans les ouvrages romanesques est sans bornes. »
Ainsi commence La Leçon d’amour dans un parc (1902).
Ce conte libre, en 20 chapitres ici regroupés en six parties, est érotique, coquin, libertin mais jamais grossier ni obscène. Boylesve a l’air d’inventer à mesure qu’il écrit et s’adresse souvent au lecteur en ami. Les dernières pages de ce récit consacré à l’amour pourront surprendre par leur caractère tragique. Ce n’est pas l’habitude du romancier dans le cours de l’histoire ni dans la quinzaine de ses textes publiés sur le site. (Par exemple Le Parfum des îles Borromées.)
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