Ce dialogue, d’une trentaine de pages, est la partie introductive de La République de Platon, livre souvent tenu pour l’œuvre majeure du philosophe. Il y est question de la justice, et des opinions que les uns et les autres en ont. Les opinions se heurtent. La justice, est-ce payer ses dettes et dire la vérité ? demande Socrate à Céphale. Ou, plus généralement, selon Polémarque, le fils de Céphale, « rendre à chacun son dû » ? Le ton et le contenu du début de cette discussion irriteront profondément Thrasymaque qui voudra forcer Socrate à dire que la justice n’est que « l’intérêt du plus fort ». Devant ce choc des opinions, l’esprit d’examen de Socrate semblera, à juste titre, d’une redoutable et froide rigueur. De cette rencontre, naît ce dialogue d’une richesse étonnante, où l’on trouve défendues deux thèses essentielles de la pensée platonicienne : que la justice est harmonie et santé de l’âme, et qu’il vaut mieux subir que commettre une injustice.
Ce texte peut être lu ou écouté pour lui-même. Certains historiens avancent, en effet, que Platon ne l’avait pas d’abord conçu comme une introduction au reste de la République, quoiqu’il l’utilisât ainsi par la suite. Peu nous importe en un sens : mais le fait est que ce premier livre présente une unité particulière et qu’il se démarque nettement de la suite, par son style et par la variété des personnages du dialogue. Surtout, il donne déjà les principes essentiels de la pensée platonicienne, et annonce amplement la suite des neuf livres de la République.
Thrasymaque à Socrate: « Parce que tu t’imagines que […] les chefs des cités, ceux qui sont vraiment chefs, regardent leurs sujets autrement qu’on regarde ses moutons, et qu’ils se proposent un autre but, jour et nuit, que de tirer d’eux un profit personnel ? » (343b).
Socrate : « Si une cité d’hommes bons venait à l’existence, il semble qu’on y lutterait pour échapper au pouvoir comme maintenant on lutte pour l’obtenir, et là il deviendrait clair que le véritable gouvernant n’est point fait en réalité, pour chercher son propre avantage, mais celui du gouverné… » (347d)
Accéder au sommaire de La République…
Claude Debussy, Syrinx, interprété par Emily Shin ; extrait enregistré le 8 décembre 2002 et utilisé avec l’aimable autorisation de Columbia University Orchestra.
Merci cher Abdelaziz
le quatrième livre est en cours d’enregistrement. C’est un livre charnière de la République puisqu’avec l’achèvement de la Cité réelle il permettra de comprendre déjà ce qu’est la justice.Je le posterai la semaine prochaine je pense.
Bien à vous
L.C
à Jean-Loup et Michelet Simeon : Merci aussi pour vos chaleureux messages! Cela m’encourage à poursuivre!
Bonjour,
je savoure votre lecture d’autant plus qu’un professeur a recommandé la lecture de cette oeuvre à haute voix pour mieux la comprendre. Vous ne saurez jamais la gratitude que j’éprouve face à votre dévouement pour l’enregistrer. J’en suis déjà au troisième livre, et j’ai hâte d’écouter la suite.
Continuez comme ça, et merci de tout mon coeur.
Abdelaziz.
Un grand bravo à Ludovic. J’attendais ce moment depuis longtemps: pouvoir écouter La République de Platon!
C’est parfait pour moi!
Alors, prenez votre temps, continuez et allez jusqu’au bout de cette immense entreprise.
Vous n’en serez jamais assez remercié.
Un trésor de plus qui s’ajoute à ce site incomparable.
merci pour ce precieux cadeau. Ainsi je vais apprendre bcp des anciens. Vive la republique
vive la cite.
Merci Catarina pour votre mot. Je suis bien heureux de vous être utile, ainsi qu’à d’autres, par ces lectures.
Meci Ludovic pour cet enregistrement très professionnel et cette excellente lecture! Vous en faites des choses pour les mal-voyants sur ce site et pour tous ceux qui n’ont pas le temps de s’asseoir et lire, mais qui lisent en faisant le ménage ou en conduisant.
Merci également à Athena.
Je m’efforcerai de continuer ainsi.
L.C.
Merci “ta zoa trekei”. Le commentaire dans le titre déjà m’a bien amusé.
porte-toi bien, o philé!
L.C.