Quand on a lu Vies de deux chattes, extrait du Livre de la pitié et de la mort, on n’est pas étonné de la réaction de l’auteur pratiquant l’euthanasie dans Une bête galeuse.
« Un vieux chat galeux, chassé sans doute de son logis par ses maîtres, s’était établi dans la rue, sur le trottoir de notre maison où un peu de soleil de novembre le réchauffait encore. C’est l’usage de certaines gens à pitié égoïste d’envoyer ainsi perdre le plus loin possible les bêtes qu’ils ne veulent ni soigner ni voir souffrir. »
II
« Il paraît que les rêves, même ceux qui nous semblent les plus longs, n’ont qu’une durée à peine appréciable, rien que ces instants toujours très fugitifs où l’esprit flotte entre la veille et le sommeil ; mais nous sommes trompés par l’excessive rapidité avec laquelle leurs mirages se succèdent et changent ; ayant vu passer tant de choses, nous disons : j’ai rêvé toute une nuit, quand à peine avons-nous rêvé pendant une minute. »
Ne croyons pas Pierre Loti quand il commence son récit Rêve en écrivant modestement (un Loti modeste !!) : « Je voudrais connaître une langue à part, dans laquelle pourraient s’écrire les visions de mes sommeils. Quand j’essaie avec les mots ordinaires, je n’arrive qu’à construire une sorte de récit gauche et lourd, à travers lequel ceux qui me lisent ne doivent assurément rien voir ; moi seul, je puis distinguer encore, derrière l’à peu près de ces mots accumulés, l’insondable abîme. »
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