Ce délicieux récit de la côte (indienne) de Malabar de l’écrivain voyageur Théodore Pavie (1811-1896) est paru dans la Revue des deux mondes en 1852.
« L’éléphant fit trois saluts avec sa trompe, comme pour prouver qu’il avait compris, et s’agenouilla aussi gracieusement que le permettait la pesanteur de son corps. À la voix de son conducteur, – que le froid accueil de Mallika n’encourageait point à demeurer plus longtemps à cette place, – l’éléphant se releva pour continuer sa route. À plusieurs reprises, le mahout Chérumal se retourna ; il espérait, mais en vain, que la jeune fille rachèterait ses dures paroles par un geste amical. L’éléphant Soubala, lui aussi, regardait de côté ; on eût dit qu’il s’éloignait à regret de la belle Mallika ; son instinct lui avait appris qu’il inspirait à celle-ci l’affection qu’elle refusait à son maître. Enorgueilli de la distinction flatteuse dont il était l’objet, il agitait avec bruit ses vastes oreilles, tout en suivant les sentiers trop étroits qu’il emplissait de son énorme masse. »
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