Aux Érables, il y a Arlette, l’ancienne syndicaliste, et Marie-Jo, qui voit le démon partout. Il y a Alice, qui se croit plus maligne que tout le monde, et Gloria, qui pleure sans arrêt. Il y a Blandine, qui glousse sans raison, et Jocelyne, qui a mal au ventre. Il y a Monique, qui aime provoquer. Il y a Zouleïka, qui a peur des hommes. Et les deux sœurs, Marguerite et Geneviève, qui se disputent à propos de leurs parents.
Qui donc les tue, les unes après les autres, dans cette atmosphère anglaise et sur fond de plans sociaux ?
Histoire policière décalée, traitant de sujets graves sur un ton volontairement léger, Dix Petites Vieilles propose au lecteur une énigme grinçante et jubilatoire.
Thème d’Alice :
Ludwig van Beethoven, Sonata n°17 in D minor « La Tempête » op31 n°2 Allegreto, interprété par Paul Pitman (domaine public).
Thème d’Arlette :
Scott Joplin, Magnetic Rag, interprété par Constantin Stephan (licence Cc-BY-Nc-Sa-3.0).
Thème de Monique :
George Gershwin, Rhapsody in Blue, interprété par George Gershwin (domaine public).
Thème de Marie-Jo :
Richard Wagner, Siegfried Funeral March, interprété par United States Marine Band (domaine public).
Thème de Katia :
Georges Bizet, Carmen, Suite n°1 Prélude, interprété par Papalin (licence Cc-By-Nc-Sa-3.0).
Vous avez parfaitement choisi vos mots qui me vont droit au coeur, Claryssandre ! Et merci à vous aussi, Lïat ! C’est vous qui êtes toutes deux très généreuses…
“Une énigme grinçante et jubilatoire”. Je ne peux mieux dire ! Du grand, du très grand Pauline Pucciano ! Un concentré d’humanité et d’émotions. J’ai souri devant le “cynisme” de l’audit, rit (tendrement) de la drôlerie involontaire des lettres de la pauvre pensionnaire au vocabulaire très aléatoire, été émue par le journal du fils, révoltée avec l’aide soignante… Les mots qui s’imposaient en vous écoutant me fuient maintenant que je tente si maladroitement de vous féliciter et remercier. Je le regrette profondément ! Je ne peux que vous dire très simplement et platement ma satisfaction et mon admiration, pour l’auteur…et la lectrice ! MERCI infiniment pour cet immense et généreux cadeau !
Chère Claryssandre, chère Louisette, cela me fait vraiment très plaisir que vous vous réjouissiez à l’avance de l’un de mes romans – et j’espère ne pas vous décevoir !
Cher Jean-Pierre, j’avais bien compris que votre humour anglais avait encore frappé – et j’ose dire que vous êtes dans le ton !
Chère Pomme, cher Ahikar, merci pour vos commentaires – l’histoire de Nasreddine est juteuse, comme toujours… Et je suis bien d’accord avec vous, Pomme, sur l’emploi des euphémismes généralisés… Mon texte n’est pas très politiquement correct, je le crains, mais assurément, il a été écrit avec un grand souci de l’humain… ce qui sera à mettre à ma décharge le moment venu !
On m’aura bien mal compris. Je n’ai désapprouvé Pauline en aucune façon. Je faisais simplement allusion (en souriant) au fait que les « Dix Petits Negres » avaient été débaptisés pour la raison que j’évoque. Je suis, par ailleurs, suffisamment âgé pour ne pas avoir de mauvaises relations avec le mot « vieux ».
Un chat n’est pas un chat
Nasreddine doit faire un discours. C’est la première fois qu’il doit s’exprimer devant autant de monde. Il n’est vraiment pas habitué, et, qui plus est, arrive légèrement en retard. On lui en demande la raison.
— Ah ! mes amis, j’ai voulu courir et ai trébuché sur un cul-de jatte…
— Ah ! Nasreddine, je t’arrête tout de suite. Apprends qu’on ne doit pas dire « cul-de jatte », mais handicapé.
— D’accord, répond Nasreddine, mais attendez de savoir la suite. À peine avais-je repris ma course que je heurtai un aveugle…
— Ah ! Nasreddine, je t’arrête à nouveau. Apprends que l’on ne doit pas dire un aveugle, mais une personne non-voyante.
— D’accord ! D’accord ! J’essaierai de m’en souvenir. Mais laissez-moi terminer mon récit et apprenez qu’en arrivant ici, le gros qui est à l’entrée ne voulait pas me laisser passer !
— Ah ! Nasreddine, ne sais-tu pas qu’on ne doit pas dire « un gros », mais une personne en surcharge pondérale. Montre-moi donc ton discours !
Nasreddine lui tend une feuille.
— Ah ! non ! Nasreddine, tu ne peux pas commencer en disant : « Vous, les pauvres… », tu dois parler de personnes économiquement faibles.
— D’accord ! D’accord ! répond Nasreddine.
Il monte bientôt à la tribune et commence ainsi :
— Vous, les vieux…
“politiquement correct”, dites-vous, Jean-Pierre! Seriez-vous devenu fan de l’hypocrisie de ces euphémismes devenus si courants qu’on n’ose même plus employer les mots “vieux” “sourds” “aveugles”?
Moi j’approuve Pauline d’user du mot juste qui n’a rien d’infamant.
Très bien, Pauline. Mais, n’aurait-il pas été plus politiquement correct d’intituler cela “Dix Petites Seniors” ?
Rien que le résumé titille déjà mon envie de lire … j’enregistre vite et me plonge dans l’audition. Merci par avance. Je me prédis un long moment de plaisir.
Un nouveau roman de Pauline Pucciano