Paul Margueritte (1860-1918), l’auteur naturaliste d’À la mer fut un ardent défenseur des droits de la femme dans Adam, Ève et Brid’oison aux titres évocateurs : La Guerre et les femmes, La Jeune fille, Le Mythe virginal, Le Droit à l’enfant, L’Amour dans le mariage, La Femme et l’enfant, etc… et les deux chapitres :
La Part des femmes et La Voix des femmes groupés dans La Femme et la politique, étude historique de la marche du féminisme vers la fin de la guerre 14-18.
« C’est en 1869 que la première candidate au baccalauréat se vit renvoyée durement à ces travaux ménagers, que l’Arnolphe de Molière assigne à la femme : couture, broderie, etc. C’est de 1881 que date la fondation des lycées de jeunes filles, ou 1886 seulement que les femmes, admises dix-huit ans plus tôt à la Faculté de médecine concourant pour l’internat. En vérité, c’est d’hier. D’hier qu’elles sont doctoresses, avocates. D’hier qu’elles travaillent à l’École des beaux-arts et à la Villa Médicis. Aujourd’hui, les femmes de presque tous les pays ont une arme de revendications : c’est le Conseil international, qui, en 1888, naquit d’un Congrès à Washington, et d’un autre à Chicago, en 1893.
N’est-il pas extraordinaire de penser que le suffrage universel met le bulletin de vote dans les mains d’une masse d’esprits ignorants, d’alcooliques, d’êtres immoraux et tarés, et qu’il le refuse à des milliers de femmes courageuses, laborieuses, force de la race et soutien véritable du pays ? »
Ajoutons cette note de Wikipédia :
« La place des femmes en politique en France a évolué au fil des siècles. Alors qu’au Moyen-âge, nombre d’entre elles ont accès à certaines fonctions importantes et exercent le pouvoir, leur statut change sous l’Ancien régime : les lois entourant la succession des enfants de Philippe IV condamnent de jure et de facto les femmes à un rôle non politique. Une phase d’émancipation voit ensuite le jour. Elle va des premières revendications de la Révolution, avec Olympe de Gouges et Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, à celle des féministes de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle telles Louise Weiss jusqu’à une forme plus moderne, dans une France encore en proie aux inégalités, comme Simone de Beauvoir ou Françoise Giroud.
La Constitution du 27 octobre 1946 consacre l’égalité entre les hommes et les femmes dans son préambule : « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme ». Si le droit de vote aux femmes françaises arrive tard en comparaison des autres pays européens, il n’en demeure pas moins qu’avec plus de 5 % de députées élues à la première élection législative, la France compte un des Parlements les plus féminisés de son époque, en comparaison avec certaines assemblées nationales de pays scandinaves. »
Retour possible aussi vers le livre de George Sand (1848) sur le même thème : Lettre aux membres du Comité central.
Affiche de l’Union française pour le suffrage des femmes, 1909.
Merci beaucoup.