Cette délicieuse (et perverse) nouvelle est parue dans Le Réveil littéraire et artistique en novembre 1875.
« Cette fois, elle avait choisi un jeune homme pauvre, invité par protection, et qui se nommait Valentin Grenet. Valentin fut poétique, il raconta hardiment à cette fine Mme d’Etaule toutes les pensées folles qui s’éveillaient en lui. II lui avoua qu’il se rencontre dans la vie des jeunes gens pauvres une heure bien douloureuse, lorsque, libres pour la première fois de chercher l’amour dont les ont entretenus les poètes, ils n’aperçoivent à la portée de leurs bras que des filles ou des bourgeoises. Que de fois il s’était arrêté, lui qui parlait, au Bois, devant les calèches, lorsqu’au retour des courses, au printemps ou en automne, elles ramènent au pas les belles insoucieuses, languissamment assises sur les coussins. « Pour être aimé d’une de ces reines, ajoutait Valentin, je donnerais ma vie sans regrets ! »
– « Si je vous prenais au mot, » fit la marquise, et elle se souvint des pensées du comte de Neuilh. Alors une idée qui la fit sourire lui traversa la tête, et elle invita Valentin à la venir voir dès le lendemain, si gracieusement que le malheureux n’en pouvait croire sa mémoire, cependant qu’il longeait lentement les quais, aux étoiles, vers quatre heures du matin. »
Peu d’effort, Karima, beaucoup de passion !
Merci pour cet effort.