Cette puissante et poignante nouvelle de Ouida (nom de plume de Maria Louise de la Ramée, 1839-1908) a été publiée par la Revue des deux mondes en 1873.
« – Si nous résistions, dirent-ils, ce serait notre perte, et que voulez-vous que fasse un misérable petit hameau contre le canon ?
Bernadou seul opposa des remontrances ; ses joues étaient en feu, et pour la première fois les mots lui venaient aisément : – Quoi ! dit-il, livrerons-nous donc nos foyers, nos femmes et nos enfants, sans tirer un coup de fusil ? Serons-nous assez lâches pour montrer que nous avons peur d’eux ? Ce serait une honte. Nous ne mériterions plus le nom d’hommes. Prouvons qu’il y a en France des gens qui ne craignent pas de mourir. Défendons-nous tant que nous pourrons. Nous avons de bons fusils, et, si nous les attirons dans nos bois, ils seront, du temps qu’il fait, avalés par les fondrières. Le rendez-vous des francs-tireurs n’est qu’à trois lieues, on viendra sûrement à notre secours. N’y eut-il que peu de choses à faire, essayons. Si chaque homme de France faisait ce qu’il peut, l’invasion ne durerait pas longtemps ! »
Ouida (nom de plume de Maria Louise de la Ramée, 1839-1908).
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