Pour les admirateurs d’Oscar Wilde, voici dix poèmes, écrits à différents moments de sa vie, précédés de Ravenne qui valut au jeune créateur de 24 ans le prix de poésie de l’université d’Oxford, le Newdigate Prize, dont le thème imposé était « Ravenne », que le poète avait justement visitée un an auparavant.
Ce poème est ainsi présenté :
« Ravenne, Poème récité au théâtre Sheldon, à Oxford, le 26 juin 1878.
À mon ami Georges Fleming, Auteur du Roman du Nil et de Mirage
Ravenne, Mars 1877.
Oxford, Mars 1878 »
Une des dix poésies, en général courtes, lues :
Quia multum amavi : « Cher Cœur, il me semble que le prêtre passionné, quand pour la première fois il tire du mystérieux tabernacle son Dieu emprisonné dans l’Eucharistie, et mange le pain, et boit le vin redoutable, n’éprouve pas un plus religieux effroi que je n’en sentis lorsque pour la première fois tombèrent en plein sur toi mes yeux éblouis, et lorsque pendant toute la nuit je restai à genoux à tes pieds, jusqu’à ce que tu fusses lasse d’idolâtrie.
Ah ! si tu avais eu pour moi moins d’amitié et plus d’amour pendant tous ces jours d’un été de joie et de pluie, je n’aurais pas aujourd’hui reçu en héritage la peine, je ne serais pas devenu un valet dans la maison de souffrance.
Pourtant, bien que le Remords, le sénéchal aux traits pâles qui sert l’Amour, soit sur mes talons avec toute son escorte, – je suis très heureux de t’avoir aimée, – je songe à tous les soleils qui font bleuir la véronique. »
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