Oui, Mirbeau était, est et sera toujours Mirbeau. Ses deux nouvelles Un joyeux drille ! et Précocité sont moralement très déprimantes, comme tant d’autres.
Un joyeux drille ! (œuvre posthume de 1920) est la peinture d’un individu qui rit de tous les crimes dont il est l’auteur parce qu’il a réussi à déjouer toutes les poursuites.
« On n’est vieux que par la tristesse, n’est-il pas vrai ?… Or, moi, j’ai toujours la gaieté imperturbable de mes quinze ans… Et quand la gaieté va, tout va ! » Il n’empêche que dans une partie de chasse ce plaisantin tue par maladresse, à treize ans, son père et son oncle. « Ils avaient été foudroyés, ils étaient morts ! Ah ! par exemple !… Ce n’était pas mal pour le début d’un aussi jeune chasseur, et j’avais lieu d’être fier de ce résultat… »
Autre horreur : il provoque un accident de chemin de fer pour tuer sa femme voyageuse qu’il ne supporte plus. « Total 150 morts, 212 blessés… Et, parmi les morts, méconnaissable, hideusement mutilée, ma femme ! . . . Était-ce assez génial, ce que j’avais combiné là ! »
Dans Précocité, la petite Cécile, née de père inconnu et de mère légère est complice des frasques de sa maman. Quel univers !
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