Extrait :
« Elle releva sa traîne, qui la gênait, et pria sa mère de la fixer avec des épingles. Pendant ce temps, elle s’occupait elle-même activement : il y avait sur la cheminée et sur les consoles des vases remplis de fleurs et de verdure ; elle y puisait de ses mains alertes, et, posée devant une glace, elle piquait et entrelaçait pêle-mêle dans ses cheveux magnifiques des fleurs, des herbes, des grappes, des épis, tout ce qui venait sous ses doigts. La tête chargée de cette couronne épaisse et frissonnante, elle vint se placer au milieu du salon.
– Allez, mon ami ! dit-elle à M. de Moras.
Il joua la tarentelle, qui débutait par une sorte de pas de ballet lent et solennel que Julia mima avec ses airs souverains, déployant et reployant comme des guirlandes ses bras d’almée ; puis, le rythme s’animant de plus en plus, elle frappa le parquet de ses pas rapides et redoublés avec la souplesse sauvage et le sourire épanoui d’une jeune bacchante : brusquement elle termina par une glissade prolongée qui l’amena toute palpitante devant M. de Lucan, assis en face d’elle.
Là, elle fléchit un genou, porta d’un geste soudain ses deux mains à ses cheveux, et, secouant en même temps sa tête penchée, elle fit tomber sa couronne en pluie de fleurs aux pieds de Lucan, en disant de sa plus douce voix, sur le ton d’un gracieux hommage :
– Monsieur ! »
Je vous en prie, Romain !
Magnifique version ! Merci 🙂
A Delphine de V : cadeau du ciel à partager !
A Miller : j’ai une liste de Versions 2, j’vous raconte pas (d’inédits aussi…)
Je me répète: vive les versions multiples !
Elles donnent une autre vie à un texte.
Bravo !
J’ai entamé une bonne partie de l’écoute:
quelle belle version !
Vous avez reçu un talent de DDV qui peut
épouser plusieurs genres de textes.
C’est un beau cadeau que le Ciel vous a donné!
Ce sera toujours un plaisir de découvrir vos
nouvelles lectures.
Merci