Laissons leur traducteur français, d’origine russe, Serge Persky (1870-1938) nous présenter ces Contes coréens.
« Ici, nous sommes en Corée, dans la Corée millénaire ; nous retrouvons sa morale, ses croyances, ses mœurs, son instinctif désir de justice. Le dieu du ciel, le grand Okhwangsangje, intervient fréquemment pour protéger les honnêtes gens. Son influence, même quand il n’est pas nommé, se devine partout ; elle se révèle par des incidents secondaires qui, dans le déroulement du drame, prennent une valeur, et contribuent à sauver le héros ou l’héroïne. […] La morale et la sagesse universelles rayonnent en ces contes coréens ; assurément, l’obscurcissent parfois les croyances et les usages particuliers à ces peuples mongols.
Par leur fantaisie et leur imprévu, ils charmeront les enfants ; les hommes faits les liront avec intérêt ; quant aux savants, ils les considéreront comme des documents précieux, d’une antiquité prodigieuse ; ils étudieront le sens allégorique de certains incidents, parfois les moindres en apparence, de certains acteurs, bêtes ou gens, qui leur révéleront quelques-uns des sentiments de l’humanité primitive. »
Cette première sélection de cinq :
– Les Orphelins,
– Le Serment,
– Le Langage des oiseaux,
– Le Huit Fois malheureux,
– L’Oncle.
vous donnera peut-être l’envie d’en connaître quelques autres recueillis et publiés en russe et en chinois par un ingénieur bien connu, M. Nikolaï Garine (1852-1906), au cours de ses séjours prolongés en Corée.
Pour vous offrir une idée du genre : « La fête des moissons arriva. On la célèbre chaque année au quinzième jour de la huitième lune. Comme ce jour-là on a coutume de commémorer les morts, les parents de Jan-Boghi et de Vonléï s’étaient réunis autour de la tombe de leurs enfants. Alors deux oiseaux, un rouge et un vert, survinrent qui gazouillèrent de douces chansons. Lorsque la commémoration eut pris fin, deux belles Bienheureuses, vêtues de blanc, descendirent du ciel et chacune d’elles tenait à la main cinq fleurs, une blanche, une bleue, une rouge, une jaune et une noire. Les Bienheureuses touchèrent de leur sceptre le tombeau qui s’ouvrit. Elles y jetèrent les fleurs blanches et les squelettes se formèrent. » (Le Serment)
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