Le Lutrin est un poème héroï-comique composé en 1667 sur ce sujet : la dispute entre deux chanoines de la Sainte-Chapelle, le trésorier et le chantre, à propos d’un lutrin dont la masse imposante masquait le chantre dans sa stalle. Ce différend mesquin donne matière à une épopée bouffonne où défilent des personnages ridicules, des allégories (la Discorde, la Mollesse, la Nuit, la Pitié), avec des comparaisons homériques, des combats dignes de l’Iliade, des songes etc… Le comique vient essentiellement du contraste entre le fond et la forme, entre le réalisme satirique et la grandiloquence du style ; à cela s’ajoutent une satire féroce des gens d’église et une satire littéraire ; c’est avec les « invendus » précieux et insipides du libraire que s’assomment les adversaires…
Vers la fin Boileau essoufflé avoue :
« Il me suffit pour moi d’avoir su, par mes veilles
Jusqu’au sixième chant pousser ma fiction,
Et fait d’un vain pupitre un second Ilion. »
Certes, certaines allusions nous échappent. Il n’en reste pas moins que cette parodie en six chants eut un grand succès.
Daniel Rabel, Jacqueline l’Entendue et un hibou. (Extrait de l’album du “Ballet des Fées de la forêt de Saint Germain“)
Merci pour cette découverte d’une oeuvre comique qui mériterait d’être davantage lue.
Merci M. Depasse…