« L’auteur, après avoir écrit contre tous les hommes en général, a cru qu’il ne pouvait mieux finir qu’en écrivant contre lui-même, et que c’était le plus beau champ de satire qu’il pût trouver. […] Mais je ne doute point que les gens de lettres, et ceux surtout qui ont le goût délicat, ne lui donnent le prix comme à celle où il y a le plus d’art, d’invention et de finesse d’esprit. » (Le Libraire au lecteur)
« Que vous sert-il qu’un jour l’avenir vous estime,
Si vos vers aujourd’hui vous tiennent lieu de crime,
Et ne produisent rien, pour fruit de leurs bons mots,
Que l’effroi du public et la haine des sots ?
Quel démon vous irrite et vous porte à médire ?
Un livre vous déplaît : qui vous force à le lire ?
Laissez mourir un fat dans son obscurité.
Un auteur ne peut-il pourrir en sûreté ? »
C’est dans cette Satire IX que l’on trouve le fameux quatrain :
« En vain contre le Cid un ministre se ligue :
Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue,
L’Académie en corps a beau le censurer :
Le public révolté s’obstine à l’admirer. »
Frontispice de l’édition de 1747 des Œuvres de Boileau.
Merci M. Depasse.