C’est en 1823 que Wilhelm Müller publie les 12 premiers poèmes de son recueil Winterreise, et c’est à partir de cette première édition que son ami Franz Schubert compose, en février 1827, les 12 premiers lieder de son célèbre cycle éponyme, dans l’ordre de parution des poèmes. Mais quelques mois plus tard, Schubert découvre l’édition complète du recueil (1824), qui compte à présent 24 poèmes et bouscule l’ordre premier des textes. Il compose néanmoins les 12 lieder manquants à la suite des 12 premiers et termine son ouvrage en octobre 1827, quelques jours après le décès de son ami poète et quelques mois après celui de Beethoven, qu’il admirait profondément, ce dont il fut très affecté. Lui-même décédera l’année suivante, à l’âge de 31 ans. C’est selon l’ordre adopté par Schubert que vous sont proposés les poèmes de la présente lecture.
Brillant érudit, polyglotte, Müller souhaitait créer une poésie populaire, à la fois simple et musicale, dont le thème récurent est celui de la Nature, cher aux romantiques.
Dans Voyage d’hiver, le « poète-wanderer », trahi par sa bien-aimée, effectue un terrifiant voyage intérieur, aux confins de la folie et du suicide. Ce voyage n’avance pas mais tourne sur lui-même et s’enfonce peu à peu dans la mort (ou tout du moins la « petite mort »), dans le froid, l’hostilité des êtres et des choses, la solitude et l’incommunicabilité.
Franz Schubert, Trio D.929 – II Andante con moto (European Archive, domaine public).
Franz Schubert, Cycle de lieder « Winterreise » – D.911 (European Archive, domaine public).
@ Patty :
Un grand merci, Patty, pour votre très beau et très sensible commentaire, qui m’encourage à persévérer. Même s’il est incontestable, je pense, de dire que Schubert a transcendé la poésie de W. Müller, je trouve qu’il est injuste de qualifier ce dernier, de façon méprisante, de “poète mineur” (certains ont même fait à Schubert le reproche “d’utiliser” de tels poètes pour les paroles de ses lieder). En effet, malgré quelques naïvetés, quelques facilités peut-être et un pathos plutôt exacerbé, il me semble que ce cycle de 24 poèmes atteint une profondeur qui sait toucher au coeur, par ce qu’elle exprime de notre condition humaine. Merci également d’avoir apprécié l’harmonie qui, dites vous, se dégage de cet ensemble. A très bientôt, j’espère, sur L.A.. Bien cordialement,
ALAIN D.
@ Ahikar :
Merci Ahikar pour votre commentaire élogieux. Je suis particulièrement sensible à votre bonne appréciation de ma traduction. C’est un exercice qui me passionne, en simple amateur toutefois. Celle-ci m’a accompagné pendant une bonne dizaine d’années (!) et j’ai “vingt fois sur le métier” remis mon ouvrage, tâchant de faire au mieux pour respecter l’oeuvre de W. Müller et sa vision poético-romantique, en privilégiant, par certains de mes choix, plutôt l’esprit que la lettre, tout en préservant la musicalité de ses vers.
Bonne journée. Bien amicalement,
ALAIN D.
Comme Patty a déjà tout dit, je n’ai qu’à joindre ma voix à la sienne.
Merci pour ce beau moment cher Alain.
Votre belle voix et vos interprétations mettent vraiment en valeur tout ce que vous avez la générosité et la gentillesse de nous offrir. C’est un régal, à chaque fois !
J’ai vu que vous allez enregistrer L’Histoire d’un ruisseau et m’en réjouis à l’avance !
Au plaisir de vous entendre bientôt alors 🙂
Portez-vous bien et, dans la mesure du possible, profitez du printemps.
Bien amicalement
Fraise
quelle belle plongée dans le monde des poètes allemands, certes légendaires par leur mélancolie le plus souvent, mais soudain un autre arrive, étincelant, rempli d’une lumière éclatante!!!
La déesse musique les accompagne ici, par votre arrangement, nous communiquant harmonie, espérance et joie. La corde du coeur a vibré sans nul doute.
Bravo, mille bravo.
Merci Alain pour cette belle mise en ondes et votre belle traduction!
Merci Cher Sautillant pour votre très beau et riche commentaire, qui me touche beaucoup. Le chef-d’œuvre de Schubert m’accompagne très souvent, dans différentes versions, tout comme le Chant de la Terre de Mahler ou les Sonates pour violoncelle de Bach… entre autres. La musique et la poésie sont de très précieux et indispensables compagnons, tout au long du voyage qu’est la vie. À mon tour de vous adresser mon cordial salut.
Ça y est, notre chère Christine a corrigé mon erreur ! Un grand merci à elle
Alain DEGANDT… Bonjour…
Je découvre les paroles de ce ” Winterreise ” de SCHUBERT tant de fois écouté… dans de nombreuses versions… L ‘ emotion… l’ etreinte… de la musique… du chant… me faisaient sentir… ressentir… tout ! Ce retour aux mots donne forme à ces contours… C ‘ est de la belle poésie !… sobre dans son lyrisme… une cllection de vignettes qui sont autant de clous qui se plantent dans le coeur du voyageur… oui … vous le dites tres bien dans la presentation… un voyage qui n’ avance guère… un ressassement… Beaucoup beaucoup de nous l ‘ ont fait ce voyage… et c’ est avec emotion et un peu d ‘ amusement qu’ on se le remémore… plus tard…
Votre lecture et la mise en forme que vous avez réalisée sont réussies… Un nostalgique moment que je conseille vivement…
Felicitations et cordial salut…
Merci Christophe pour votre aimable commentaire et pour avoir signalé cette regrettable erreur de ma part ! Schubert, hélas, trois fois hélas, est bien décédé à l’âge de 31 ans, et non de 41 ans (ce qui aurait été encore bien trop, trop jeune).Je vais me tourner immédiatement vers notre bonne fée Christine S., qui, je l’espère, comme à l’accoutumée, pourra réaliser pour nous un de ces petits miracles dont elle a le secret… et corrigera mon erreur. Merci encore et très bonne journée à vous. Bien cordialement,
ALAIN D.
Voilà quelque chose de bien intéressant, merci beaucoup pour cette lecture!
(Il me semble que Schubert est mort à 31 ans, c’est effroyablement jeune).
Christophe