L’Essai (Livre II, chapitre1) Sur l’inconstance de nos actions nous invite à la réflexion sur notre propre comportement. N’oublions pas que Montaigne a écrit : « Chaque homme porte la norme entière de l’humaine condition. »
« La constance est la chose pour moi la plus malaisée à croire chez les hommes et l’inconstance, la plus aisée. […] Ce que nous faisons d’ordinaire, c’est suivre les variations de notre désir, à gauche, à droite, vers le haut, vers le bas, là où le vent des circonstances nous emporte. Nous ne pensons à ce que nous voulons qu’à l’instant où nous le voulons, et nous changeons, comme cet animal qui prend la couleur de l’endroit où on le pose. Ce que nous nous sommes proposé de faire à l’instant, nous le changeons aussitôt, et aussitôt encore, nous revenons sur nos pas. Tout cela n’est qu’agitation et inconstance.
Ne soyez pas étonné de trouver aujourd’hui si poltron celui que vous avez vu hier si courageux : la colère, la nécessité, la compagnie, le vin, ou même le son d’une trompette lui avait donné du cœur au ventre. Et ce courage n’est pas dû à la raison ; ce sont les circonstances qui l’ont afermi. Ce n’est donc pas étonnant si des circonstances contraires le rendent différent. »
Traduction en français moderne de Guy de Pernon.
Merçi etant malvoyant bref merçi mille fois
Merci pour cette lecture qui me donne une formidable occasion d’ ‘ecouter les auteurs classiques francais. Je les ecoute en travaillant; en faisant mes dessins
Merci de me permettre d’écouter ces magnifiques auteurs. Ils seront toujours d’actualité.
En écoutant ce passage, j’ai l’impression qu’on perd énormément de ne pas connaître (ou de ne pas avoir) d’antiquité pour penser ou créer librement. Merci de ce partage, qui est une belle action, même si c’est un fondamental de la lecture. Hélas, le domaine public ne lui appartient que si peu.