Toutes les études consacrées au dessein des Essais sont parties de ce chapitre Du démentir (Livre II, 18) :
« En me peignant pour les autres, je me suis peint avec des couleurs plus nettes que celles qui étaient les miennes au début. Je n’ai pas plus fait mon livre que mon livre ne m’a fait. C’est un livre consubstantiel à son auteur : il ne s’occupe que de moi, il fait partie de ma vie ; il n’a pas d’autre objectif ni de but extérieur à lui-même comme tous les autres livres. »
Dans De la conscience (Livre II, 5), Montaigne s’attarde sur la torture, très employée de son temps :
« Il arrive donc que le juge, qui a soumis un homme à la « question » pour ne pas le faire mourir s’il est innocent, le fait finalement mourir et innocent… et torturé. Il en est tant qui se sont accusés eux-mêmes en faisant de fausses confessions. »
À demain les affaires (Livre II, 4) pourrait être une illustration du dicton populaire « Ne remets jamais à demain ce que tu peux faire aujourd’hui » :
« Et Plutarque lui-même m’a appris que Jules César eût été sauvé si, allant au Sénat le jour où il fut assassiné par les conjurés, il avait lu un document qu’on lui présenta… Cela étant dit, il est tout de même bien difficile, en ce qui concerne les actions humaines, de formuler raisonnablement une règle assez précise pour que le hasard n’y conserve pas ses droits. »
Merci pour ces lectures et ces textes formidables!une richesse