Défense de Sénèque et de Plutarque (Livre II, Chapitre 32) est une brève mise au point de Montaigne sur la pensée de Sénèque concernant la religion, et surtout une controverse avec son contemporain Jean Bodin magistrat, philosophe et économiste (1530-1595) à propos de Plutarque.
« Jean Bodin est certes un bon auteur de notre époque, montrant beaucoup plus de jugement que la foule des écrivaillons qui sont ses contemporains, et il mérite qu’on porte sur lui un jugement, et qu’on l’examine avec
soin. Je le trouve bien hardi en ce qui concerne le passage de sa Méthode de l’Histoire, quand il accuse Plutarque, non seulement d’ignorance (ce sur quoi je l’aurais laissé dire, car je ne m’occupe pas de cela), mais aussi d’écrire des choses incroyables et complètement fabuleuses (ce sont ses mots). […] Mais reprocher à Plutarque d’avoir pris pour argent comptant des choses incroyables et impossibles, c’est accuser d’une faute de jugement un des auteurs les plus qualifiés au monde. »
et tout le chapitre est une succession érudite de citations de Plutarque repensées par Montaigne lui-même.
Traduction en français moderne de Guy de Pernon.
François Stuerhelt, Portrait gravé de Jean Bodin (avant 1620) – destiné à illustrer les Illustres d’Anjou de Claude Ménard.
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