Une suggestion intéressante serait de grouper la lecture ou l’audition de Pathologie verbale de Littré (1808-1881), de Qu’est-ce qu’une nation ? de Renan (1823-1892) et de l’article du linguiste Michel Bréal (1832-1915), le fondateur de la sémantique moderne : Le Langage et les nationalités (Revue des Deux Mondes, 1891).
« Quand Rivarol, en 1783, adressait à l’académie de Berlin son discours sur l’universalité de la langue française nul ne prévoyait, ni à Berlin, ni à Paris, l’importance politique qui serait un jour attribuée à la différence des idiomes. […] Quoi qu’en aient dit d’illustres savants, on peut douter que la linguistique doive être comptée parmi les sciences naturelles. […] Mais si, prenant les termes dans leur sens ordinaire, nous opposons, comme on a l’habitude de le faire, aux sciences naturelles les sciences historiques, c’est-à-dire celles qui nous instruisent des actes et des œuvres de l’homme, il n’est pas douteux qu’il faille mettre la science du langage parmi les sciences historiques.
Est-il vrai, comme cela est dit et répété, que le langage soit régi par des lois nécessaires et aveugles ? »
À suivre pour avoir la réponse du savant…
Europa polyglotta, carte linguistique d’Europe (XVIIIe siècle).
Merci encore, infiniment, pour ces trésors.