« « Mabel, je vous présente miss Tempest ; miss Tempest, lady Mabel Ashbourne. »
Violette Tempest eut un tressaillement et devint toute rouge, puis les deux jeunes filles se saluèrent avec un sourire, sourire contraint de la part de Vixen, glacial de la part de Lady Mabel.
« Je veux vous voir toutes les deux grandes amies ! » […]
De rouge Vixen devint toute pâle ; elle ne dit pas un mot. Lady Mabel regardait dans le lointain en disant qu’elle serait heureuse d’être utile à Miss Tempest, si jamais elles se rencontraient à Londres. […] Vixen jeta un coup d’œil sur sa rivale. Oui, elle était réellement jolie ; c’était une délicate beauté patricienne comme Vixen n’en avait pas encore rencontrée ; rien d’étonnant à ce que Rorie fut amoureux d’elle. »
Avec Vixen (1879), Mary Elizabeth Braddon délaisse les codes du roman à sensation pour nous raconter les amours contrariées de Violette Tempest, alias Vixen, jeune héritière de la New Forest (Hampshire).
Ici pas de mystère, pas de crime, mais le talent de conteuse de Mary Elizabeth Braddon fait de cette histoire délicieuse un redoutable page-turner plein de suspense, avec des personnages secondaires attachants et pittoresques, et tout en égratignant quelque peu les convenances de la bonne société victorienne.
Portrait de jeune femme, par Nicolas Moulard (avec l’aimable autorisation de l’artiste)
Ludwig van Beethoven, String Quartet No. 6 in B Flat Major, Op. 18, No. 6 – II. Adagio ma non troppo, interprété par Musopen String Quartet (domaine public).
Décidément, il y a du Wilkie Collins dans l’art de Mary Elizabeth Braddon de tenir ses lecteurs en haleine….et de la maestria dans le talent de Vincent De l’Epine qui sait si magnifiquement rendre compte du romanesque de l’écriture de l’auteur !
J’ai quitté L’héritage de Charlotte à regret mais le tempérament de Vixen m’enchante au plus haut point et je vais de ce pas suivre avec délectation la suite des aventures de cette intrépide Scarlett O’Hara anglaise!
Puisse t’elle triompher de tous les obstacles…
Merci pour cette lecture et pour toutes celles pour lesquelles j’aurais dû laisser un commentaire tout aussi enthousiaste 👌🙏💯!
Bonjour Tiny Kitty, je suis entièrement d’accord avec vous. Si le chef d’oeuvre de Collins, “La femme en blanc”, est inégalable, je trouve que le talent de Miss Braddon est très comparable à celui de Wilkie Collins, avec peut-être en plus un je-ne-sais-quoi de plus moderne, pour le lecteur d’aujourd’hui, dans les relations entre les personnages.
Merci pour vos remarques sur mon interprétation, je suis très touché. J’avais beaucoup aimé lire ce roman. On se dit au début, “tiens, mais c’est juste une petite bluette amoureuse”, et c’est vrai d’une certaine façon, mais les personnages attachants, la construction du récit, en font un redoutable “page-turner”. Ce qui fait parfois regretter que l’auteure ne se soit pas lancée plus souvent dans ces romans de moeurs légers et élégants.
Au plaisir de vous retrouver, il vous rester du Braddon à découvrir !
Merci Angel, vous avez bien choisi votre pseudo 🙂
Je suis heureux que cette lecture vous ait plu !
Je suppose que vous avez vu que le second tome était également paru. A très bientôt !
Merci Vincent pour tout ce travail effectué. Vous avez un réel talent et je vous souhaite une bonne et longue continuation.
Merci merci je l attendais avec impatience j ai fais la bêtise de lire le tome 1 des sa parution !!
Merci infiniment ! Je l’attendais avec grande impatience et au vu des circonstances actuelles, c’est véritablement une très bonne nouvelle ! Merci à vous.
Bonjour,
Si certains d’entre vous suivent ce billet, je vous informe que la seconde partie de “Vixen” sera publiée demain à 8 heures.
En espérant que ce roman charmant pourra vous aider à passer la période de morosité qui semble devoir s’ouvrir une fois de plus !
“Fort rapide”, Jean-Pierre a raison, si l’on vous juge sur la valeur de vos prestations!
Ainsi par votre rapport qualité/temps, vous excellez aussi, cher Vincent! 🙂