James Tissot - L'Ambitieuse (Political Woman) (1885)

Les Oiseaux de proie

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« – Peut-être, voyez-vous, dit George Sheldon, ne connaissez-vous pas tout à fait mon frère. Si cet argent passe par ses mains, soyez bien sûr qu’une partie y restera attachée. […] On ne peut pas calculer la profondeur de cet homme. Il vous a déjà jeté de la poudre aux yeux. Un homme peut être doué d’une façon prodigieuse pour duper ses concitoyens. Je suis presque disposé à croire que Philip soupçonne quelque chose au sujet de cet argent, et qu’il nous prépare quelque tour de sa façon. »

Les Oiseaux de Proie (Birds of Prey, 1867) est l’un des romans les plus connus de Mary Elizabeth Braddon.

Le lecteur va plonger dans le passé et suivre les investigations de George Sheldon, du Capitaine Paget, mais surtout du glaçant Philip Sheldon pour retrouver l’héritier légal d’une immense fortune, et, au passage, s’emparer de la plus grande partie possible du magot. Ces fort estimables personnages ne reculeront pour parvenir à leurs fins devant aucun moyen : duplicité, trahisons, détournements, corruption, meurtres et même… mariage.

Un autre roman de Mary Elizabeth Braddon fait suite aux Oiseaux de Proie, et sera proposé ici prochainement.


Remarques :

Traduit de l’anglais par Charles Bernard Derosne (1825-1904). Édition revue et corrigée, avec l’aimable autorisation des éditions du Masque (publié aux éditions du Masque en 2003 dans la collection Labyrinthes).

Un arbre généalogique de la famille Haygarth, réalisé par Gaëlle à partir des éléments fournis dans le roman, est  disponible sur cette page. Attention, il révèle des éléments importants de l’intrigue !

Références musicales :

Ludwig von Beethoven, Symphony No. 3 in E Flat Major Eroica, Op. 55 – II. Marcia funebre Adagio assai, (Musopen Symphony, domaine public).

Licence d'utilisation : Réutilisation du livre audio soumise à autorisation préalable.
Livre audio gratuit ajouté le 25/10/2021.

37 Commentaires

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  1. Bonjour Vincent, je fais amende honorable en ce qui concerne Braddon : j’ai bien fait de suivre vos conseils, cette oeuvre-ci a bien des qualités. L’intrigue policière généalogique très originale est un moteur qui fonctionne bien. La bande des méchants est vraiment gratinée et le bad guy en chef garde une étrangeté inhumaine qui en fait, pour notre époque, une sorte de psychotique. Diana Paget est un magnifique personnage féminin. J’apprécie la connaissance de la société dont fait montre l’auteure. Elle nous fait traverser les milieux sociaux les plus divers avec une précision descriptive très intéressante (ce n’est pas pour rien qu’elle rend hommage à Balzac!). Ce que j’ai préféré c’est l’épisode qui se passe à Spa.
    Et évidemment il y a son écriture avec ses formulations qui font mouche et son humour toujours présent, bien mis en valeur par la traduction (“les autocrates de la cuisine”!). Les discours de Mrs Braddon sont d’une bêtise à mourir de rire. Il y a aussi, chez cette auteure, toute une culture, en particulier française, qui apparaît au détour des pages et enrichit le texte.
    Evidemment le passage “Ma Charlotte” est un peu longuet mais bon il faut bien émouvoir les lectrices pour que le livre se vende. Car, cette écrivaine vit de sa plume (j’ai appris cela sur internet, sa biographie est intéressante), elle est indépendante financièrement, ce qui, au XIXe est un sacré exploit.
    Et puis évidemment l’interprétation est impeccable. Est-ce la peine d’en parler ?

    1. Bonjour Sylve, ah, que je suis content de lire votre petit mot. Heureux que vous ayez suivi mon conseil !
      Je vous rejoins sur vos remarques sur ce roman. Je m’étais fait la même réflexion que vous sur Sheldon, il “coche toutes les cases” du psychopathe de nos thrillers modernes, avec son absence totale d’empathie sur laquelle Miss Braddon insiste à plusieurs reprises.
      Lorsque vous parlez des “discours de Mrs Braddon qui sont d’une bêtise à mourir de rire”, vous parlez de Mrs. Sheldon, je suppose ? Il y a en effet quelques répliques cultes (“si vous êtes malade, il faut boire du Porto. Enfin… le porto est lié d’une façon ou d’une autre à la maladie, je ne sais plus si c’est parce qu’il faut en boire ou surtout ne pas en boire”).
      Et personnellement, j’aime beaucoup les personnages du Capitaine Paget et de sa fille. Le premier, sans aucun scrupule, aucune morale, mais qui nous reste finalement sympathique, et la seconde, forte comme nombre de personnages féminins que sait nous dépeindre Braddon.
      Et l’intrigue est extrêmement solide, plus je trouve que dans ses romans les plus connus, y compris le célèbre “Secret de Lady Audley” qui, bien qu’excellent, pêche parfois un peu de ce côté-là.
      Bref, je suis heureux de vous avoir emmené dans ce long voyage !!!

  2. Merci chère Gaëlle, pour cet arbre généalogique magnifiquement réalisé, et qui en plus, ne figure dans aucune édition existante. Je rejoins Lïat, brillante idée, et brillante réalisation merci beaucoup !
    Vincent

  3. Chère Gaëlle !
    Vous avez eu là une brillante idée !
    MERCI À VOUS ! (⏓◡⏓)
    BON DIMANCHE ! 🌸

    «Ne parlez jamais aux autres que des choses qui les intéressent
    et qu’ils peuvent comprendre.» (B.Pascal)

    1. @ Capricornante et pascalienne LÏAT… mes hommages …
      ” Je n ‘ ai rien à raconter “… Gerard MANSET ( un de mes chanteurs-culte … pas sautillant pour un sou ! )… You Tube… 🤫…

      @ 🍓et pascalienne GAËLLE… mes hommages…
      Quelque chose me dit que vous connaissez cette chanson… (^_-)…
      Je viens de découvrir… par chance… le ” collectif ” de la page ” Nouveautés ” est peu eclairant !… que vous nous lisiez du GIDE … avec Christian DOUSSET… GIDE c ‘ est pas pas ma tasse de thé… mais GAËLLE… Oui… avec la madeleine en plus… et Christian DOUSSET… tout autant ! “… Peu comme lui savent épouser les textes … Je l’ estime au plus haut point…
      Je vous ecouterai donc… avant de me retremper dans PROUST… Amiteusement…

      1. GAËLLE… j ‘ ai oublié le principal ! Grâce à votre labeur… ce qui était regardé jusqu’ alors comme un impardonnable barbarisme … acquiert son plein droit de cité dans tous les dictionnaires de la place publique ! ARBORI-GENE… personne qui sue sang et eau dans les arbres généalogiques…
        Du fond de mes origines… MERCI… d ‘ avoir enrichi notre vocabulaire !

      2. Bonsoir Sautillant et merci pour vos hommages ツ
        Vous êtes en pleine forme :
        un “zoizo” qui ne tient pas sur une seule branche😉
        Amusez-vous bien, tout en nous distrayant… Bye bye !

        ◔_◔ “pascalienne”, c’est un peu fort !

  4. Pour celles et ceux qui, comme moi, se sont passionnés par l’histoire de la famille Haygarth, je me permets de signaler que j’ai mis au propre un arbre généalogique de la famille à partir des éléments dans le roman, que je mets à disposition ici à toute fin utile ( lien ajouté dans le descriptif du billet) avec l’accord de Vincent et Christine.
    Mais si vous n’avez pas encore écouté ce livre, surtout ne le regardez pas, cela gâcherait une partie essentielle de l’intrigue !

  5. Cher Vincent,
    J’ai beaucoup aimé ce roman qui, une fois passés les deux premiers livres de présentation des personnages un peu fastidieux, devient réellement captivant ! La quête de Valentin, la multitude des personnages qui prennent ainsi vie au long des années, tout ce que cela révèle de la société anglaise du 18ème siècle (tout particulièrement l’histoire de Molly et Matthew), cela est passionnant, et je n’ai pu vous quitter pendant cette semaine de vacances ! Je vais donc poursuivre avec L’Héritage …, car je suis impatiente de savoir quel mauvais coup prépare Paget, qu’a en tête ce machiavélique Philipp Sheldon, et si Diana trouvera elle-aussi le bonheur qu’elle mérite ! Merci donc de cette belle lecture que vous avez, comme à votre habitude, rendu vivante et si agréable à écouter !

    [ALERTE SPOILER] Par contre, j’ai perdu le fil de l’arbre généalogique qui lie le vénérable révérend intestat à Charlotte 😕. J’ai bien compris qu’il y avait un mariage secret entre Matthew et Molly, qui ont eu une fille, qui elle-même a eu un garçon … et que cela nous amène à la grand-mère maternelle de Charlotte … Mais quel est donc le lien de parenté avec le révérend ? Auriez-vous par hasard essayé de tracer cet arbre au cours de votre lecture, ou est-il accessible dans l’édition que vous avez lue ?

    1. [🚨Spoiler ] Je crois que j’ai trouvé ! Charlotte est l’arrière-arrière-arrière petite-fille de Matthew Haygarth, de la branche issue de son premier mariage avec Molly Murchison, tandis que le révérend John est simplement le fils de ce même Matthew et de sa seconde femme Rebecca ! 😃

      1. Merci Gaëlle, de votre intérêt pour cette lecture ; c’était bien agréable de partir en vacances avec vous 🙂 !
        Vous ne croyez pas si bien dire avec l’arbre généalogique ; je m’y étais attelé, non pas à la première lecture du livre, mais lors de la première ré-écoute de mon enregistrement : je complétais au fur et à mesure un petit arbre généalogique, qui n’est finalement pas si complexe que cela, mais faciliterait quand même bien la lecture de la partie de l’ouvrage consacrée aux recherches de Valentin. Malheureusement, j’ai égaré ce document (l’aurais-je perdu dans les archives poussiéreuses d’une paroisse ?) et n’ai plus eu le courage de recommencer. Peut-être le ferai-je un peu plus tard.
        Pour répondre à votre question…
        [SPOILER !] En effet, C. est issue du mariage secret de Matthew Haygarth avec Molly. Il y est fait référence, je crois, dans les lettres de Matthew à sa soeur. Dans ces lettres on parle beaucoup plus de la santé de Molly elle-même, et du petit garçon qui sera finalement enterré aux côtés de son papa, mais il y a aussi une fille qui n’est évoquée que par ses initiales, et dont on apprend plus tard le mariage, et de ce mariage est issue finalement notre héroïne. Je n’en dis pas trop pour ne pas gâcher le plaisir d’autres audiolecteurs dont les yeux pourraient tomber sur ces lignes malgré l’avertissement.
        Mais sachez chère Gaëlle, que vous n’êtes pas au bout de vos découvertes dans cette histoire de filiation, comme un petit indice à la fin des Oiseaux de Proie peut vous le laisser deviner.
        Grand merci à vous pour ce retour très positif, vous savez le long travail solitaire que demande l’enregistrement d’un long roman, et c’est un vrai bonheur de pouvoir vous lire.

Lu par Vincent de l'ÉpineVoir plus

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