« L’employé auquel elle s’adressa à la gare de Winchester la traita avec politesse et bonté. La pâle beauté de sa figure pensive lui faisait des amis partout où elle allait. […]
– Je désiré être renseignée sur le meurtre, – répondit la jeune fille à voix basse et tremblante, – sur le meurtre qui a été commis…
– Oui, mademoiselle. Rien de plus facile. Tout le monde dans Winchester ne parle que de cela, c’est un événement très-mystérieux. Mais, – s’écria l’employé devenant tout à coup rayonnant, – seriez-vous un témoin, mademoiselle ?… Sauriez-vous quelque chose là-dessus ?
Il s’animait à la simple idée que cette jolie fille avait quelque chose à dire sur le meurtre et qu’il aurait le privilège de la présenter à ses concitoyens. Connaître quelqu’un qui sût quelque chose au sujet du meurtre, c’était en ce moment occuper un poste de distinction dans Winchester.
– Oui, – dit la jeune fille, – je veux témoigner contre Henry Dunbar. »
Henry Dunbar, Histoire d’un réprouvé (Henry Dunbar, story of an outcast, 1864) est l’un des premiers romans de Mary Elizabeth Braddon, paru deux ans après Le Secret de Lady Audley. L’auteur y met tout son talent au service d’une intrigue solide et originale, qui tiendra le lecteur en haleine jusqu’au bout. Comme souvent dans les romans de Mary Elizabeth Braddon, le lecteur qui pensera avoir démêlé les fils de l’intrigue aura encore devant lui quelques belles surprises.
Ludwig van Beethoven, Violin Concerto in D major, Op. 61 : II. Larghetto, interprété par l’ensemble US Marine Chamber Orchestra (licence Cc-Pd).
bonjour monsieur l’Épine,
j’aime beaucoup m’endormir sur des livres audio malheureusement votre voix et la passionnante histoire de Henry Dunbar contribue à me tenir éveillé. Bravo et continuez
Merci Lise,
Je suis désolé que Mary-Elizabeth et moi-même ne soyons pas la solution à vos problèmes de sommeil… Mais vous n’avez pas choisi le meilleur Braddon pour atteindre cet objectif ! Je suis ravi que vous ayez apprécié cette lecture, comme vous pourrez le voir dans les commentaires ci-dessous, celui-ci est un de mes préférés.
Au plaisir de vous retrouver au détour d’une autre lecture !
Salut WEDLEY…
Dès le crime commis… le lecteur comprend tout… un peu comme si Mary Elisabeth… nous demandait… la couleur du cheval blanc d ‘ Henry… euh… Henri IV… Ce qui fait l’ intérêt de l ‘ histoire ne se trouve donc pas là… Ce qui nous retient… c’ est de savoir comment… le criminel va reussir à donner le change… et comment il sera démasqué… C ‘ est prenant… et l’ histoire ne s ‘ arrête pas… à la découverte du pot aux roses… Le criminel decouvert n’ a pas joué sa dernière carte… Il ne se tient pas pour battu… et… oui… comme vous le dites… on est tenu en haleine jusqu ‘ au bout… Jusqu’ à ce qui aurait dû être le bout… car la fin du livre est un peu cucul la praline… Ce Clement AUSTIN… pfff… sans intérêt… Une bonne histoire quand même… mais loin de… ” Le secret de Lady WED… AUDLEY “…. ” Le secret de lady AUDLEY ” ! … Que BRADDON ait pu écrire pareil livre… deux ans à peine après.. le catastrophique… ” La trace du serpent “… son premier livre… que j ‘ ai commencé à lire… dans la foulée de… ” Henry DUNBAR “… et que j’ ai jeté par-dessus mon épaule… dans le geste célèbre de Jean-Edern HALLIER… au chapitre 4 du livre 3…- rien ne tient dans ce livre… ni du point de vue narratif… ni du point de vue psychologique… du mauvais roman-feuilleton !…- me laisse baba !!!… Elle a vite compris ses erreurs et s ‘ est magnifiquement redressée…
Curieux de connaître votre avis sur… ” La trace du serpent “…
Mon plus cordial salut…
Bonjour cher Sautillant, vos analyses sont toujours très fines et c’est un plaisir de les lire. Comme bien souvent dans ses romans, Mary-Elizabeth Braddon ne nous livre pas ici une énigme (un classique “whodunit”), mais il s’agit de savoir comment toute cette histoire se déroulera. A ce titre le parcours de Margaret (un bien beau personnage) est passionnant, jusqu’à la rencontre terrible de Maudesley Abbey, et tout ce qui s’ensuit !
J’ai beaucoup aimé aussi l’écriture de ME Braddon, bien rendue une fois n’est pas coutume par la traduction, au moment où les deux personnages, Wentworth et Dunbar, “fusionnent” quasiment sous nos yeux ; je trouve que c’est du grand art.
J’aime beaucoup Le Secret de Lady Audley, c’est pourquoi j’ai tenu à l’enregistrer, mais je trouve que “Henry Dunbar” et surtout “Les oiseaux de proie” lui sont supérieurs par une certaine rigueur de la narration, qu’on ne retrouve pas toujours dans “Lady Audley”, malgré toutes ses autres qualités. Ce n’est que mon avis personnel.
Concernant “La trace du serpent”, ce n’est effectivement pas mon préféré, bien que Cocotte nous en ait offert une très bonne lecture, et que le roman comprenne quand même de très bons passages.
J’ai récemment dévoré à peu près tout ce que ME Braddon a pu écrire et qui n’a pas été traduit en français, il n’y a que trois romans qui se détachent un peu du lot : Fenton’s Quest, Wyllard’s Weird et Rough Justice. Ma préférence va à ce dernier, qui, coup de chance, est aussi le plus court. Je me suis donc attaqué à la traduction de ce roman, ce qui me permettra de vous offrir, si j’ai le courage d’aller au bout, un Mary Elizabeth Braddon tout à fait inédit en français. Mais chut ! Ne le répétez pas, c’est un secret.
Bonjour Monsieur de l’Epine,
Je suis très sensible aux timbres de voix, la vôtre semble destinée aux romans XIXè. C’est un plaisir de vous écouter.
Merci pour ce don qui fait vivre des personnages délicieusement désuets.
J’espère d’autres “Braddon”.
Bien cordialement
Chantala
Merci Chantal, vous me faites bien plaisir. Il est vrai que je me sens à l’aise dans ces romans du XIXème siècle.
Notre bibliothèque de romans et nouvelles de Mary-Elizabeth Braddon commence à être bien remplie :
https://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/auteur/mary-elizabeth-braddon
Vous y trouverez des lectures de moi-même et aussi de Cocotte ou Daniel Luttringer.
Quant à moi j’ai en projet “Le triomphe d’Eleanor” du même auteur, mais ce ne sera pas pour tout de suite.
Merci de vos encouragements et à bientôt ! C’est un plaisir de vous lire 🙂
Bonjour Sara et merci quand même pour votre “merci” !
Tous les goûts sont dans la nature, et toutes les voix ne peuvent pas plaire à tout le monde. J’espère que vous aurez une occasion d’écouter ce beau roman, ce serait dommage.
En vous souhaitant de bonnes découvertes, il y a beaucoup de très belles voix sur Litterature audio… et sur Audiocité 🙂