En Bretagne, la reine est amoureuse de Graelent, Graelent-mor, qui lui dit :
“Il doit être vertueux celui qui s’entremet d’aimer. Plus de cinq cents personnes parlent de ce tendre penchant, et toutes ignorent ce que c’est qu’un véritable attachement. C’est plutôt une rage, une folie ; c’est la paresse, la nonchalance, la fausseté, qui détruisent l’amour ; cette union exige la chasteté en pensées, en paroles, en actions. Si l’un des amants est fidèle, que l’autre soit faux et jaloux, leur liaison mal assortie ne peut être de longue durée. Le véritable amour, don du ciel, doit rester ignoré ; il doit se communiquer de corps en corps, de cœur en cœur, autrement il ne seroit d’aucun prix.”
De beaux propos, la reine en est charmée, mais…
Graelent un jour, s’éloigne… Une biche va l’attirer…
“L’aventure de Graelent qui s’en alla avec sa mie, et du fidèle coursier, fut chantée dans toute la Bretagne. Les Bretons en firent un Lai, que l’on appella le Lai de Graelent-Mor.”
Marie de France — Manuscrit enluminé conservé à la Bibliothèque Nationale de France
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