Titus Pomponius Atticus (109–32 av. J.-C.) fut l’ami fidèle et le confident de Cicéron. Nous n’avons aucune lettre de lui, mais il nous reste 454 Lettres à Atticus tenant du journal intime et traitant de questions très diverses (politiques au moment du conflit César-Pompée, familiales, domestiques, amusantes ou graves) contenant la vie des deux amis. « Plus que de tous les autres, Atticus a été aimé de Cicéron qui n’eut pas même pour son frère Quintus une affection plus vive et plus étroite » dit Cornélius Népos, biographe de l’homme d’État, écrivain, rhéteur, avocat, grand orateur et philosophe.
Ces six lettres, choisies au hasard, nous présentent un Cicéron intime, « en pantoufles », ou pour parler plus latin en « baxae », sandales légères portées par les intellectuels !
« Sachez que rien ne me fait plus faute aujourd’hui qu’un confident à qui je puisse dire tout ce qui me pèse, qui m’écoute dans son amitié, qui me conseille dans sa sagesse ; avec qui enfin je n’aie, en causant, à feindre, à cacher, à dissimuler rien. »
« Je me sens tellement abandonné, que les seuls moments qui me reposent sont ceux que je passe avec ma femme, avec ma fille chérie, avec mon charmant petit Cicéron. J’ai des amitiés politiques, tout extérieures, toutes fardées, bonnes seulement pour le relief de la vie publique, mais nulles au sein du foyer privé. »
On est loin du style des Catilinaires ou du Plaidoyer pour Murena.
William Turner, Cicéron dans sa villa de Tusculum (XIXe siècle).
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