Muréna a été élu consul en 63 pour 62av-JC ; son concurrent malheureux Servus Sulpicius l’accuse de corruption électorale. Cicéron, ami de Sulpicius, l’avait aidé dans sa campagne, mais ami aussi de Muréna, il défend ce dernier en montrant les services qu’il a rendus à l’État. Sa position est difficile mais il s’en tire comme nos hommes politiques contemporains ; il en profite pour faire sa propre apologie et montrer les dangers que Catilina fait courir à la république. (cf. Les Catilinaires)
Quelques jugements non sans intérêt aujourh’hui :
« Persisterez-vous à vouloir que le peuple soit engagé comme en vertu d’une obligation écrite, et que s’il a une fois assigné un rang à un candidat dans une élection, il soit tenu de le lui conserver dans les autres ? Rien de plus incertain que la multitude, rien de plus impénétrable que la volonté des hommes, rien de plus trompeur que les élections. […] Je ne sais comment il arrive, et ce n’est pas dans une ou deux personnes, c’est dans plusieurs qu’on l’a remarqué, dès qu’un candidat semble vouloir accuser son adversaire, on se persuade qu’il désespère du succès. Mais quoi ! Est-il défendu de poursuivre une injustice ? Non ; c’est même un devoir ; mais le temps où l’on sollicite, n’est pas celui où l’on accuse. Aussi je soutiens qu’il est impossible au même homme de briguer avec succès le consulat et de concerter en même temps une accusation. Peu d’hommes sont capables de suffire à l’une de ces tâches ; personne, à toutes les deux à la fois. »
Cicéron dénonce Catilina, fresque réalisée entre 1882 et 1888 par Cesare Maccari (1840-1919).
Merci pour ce classique de l’art oratoire!
Merci merci merci !!!