Luc Dietrich (1913 – 1944) raconte lui-même dans ce livre, publié en 1935, son enfance et son adolescence . Très jeune orphelin de père, il n’est pas toujours gardé par sa mère qui consomme de la drogue. Il vit dans des hospices pour enfants débiles, puis un peu avec sa mère, et à la mort de celle-ci (il n’a pas 18 ans) il est vendu comme garçon de ferme dans le Jura où il découvre des paysans plus rudes et sauvages que les bêtes.
Luc Dietrich parvient à dépasser le côté pathétique de sa vie car à aucun moment il ne cherche à apitoyer le lecteur.
Excellent roman dont l’intensité monte au fur et à mesure des chapitres.
Portrait de Luc Dietrich
Frédéric CHOPIN, Nocturne in C sharp minor ‘Lento con gran espressione’, B. 49 (Op. posth.), interprété par Aaron Dunn
Bonjour, Sylve, merci pour vos fines analyses de ce roman qui pique vraiment votre intérêt, j’en suis bien heureuse. La poésie n’exclut pas le réalisme, parfois même terrible ici, c’est vrai. Et c’est peut-être ce qui fait l’originalité de ce roman.
En effet, Lanza del Vasto était très proche de Dietrich intellectuellement. mais je ne saurai dire quelle part lui revient du roman. J’essaierai d’écouter l’émission dont vs parlez sur France inter. Merci pour le conseil.
Bien à vous.
Je continue ! Il y a beaucoup de questions passionnantes au sujet de cette oeuvre, en particulier quelle est la participation exacte de Lanza del Vasto dans son écriture ? Apparemment Lanza faisait réécrire entièrement ses manuscrits à Luc Dietrich et il dit avoir écrit certains chapitres lui-même, ça me laisse perplexe.
Je termine en informant ceux et celles que cela pourrait intéresser qu’il y a sur France Culture une émission “Une vie, une oeuvre” sur Luc Dietrich, très bien informée et très intéressante. Peut-être en avez-vous eu connaissance, Pomme ? J’ai compris pas mal de choses en l’écoutant.
Là je suis dans l’écoute de la partie sur la ville. A bientôt, Pomme
Dans le petit groupe – pas si petit d’ailleurs- des grands auteurs français méconnus, vous m’en avez fait découvrir un immense, Pomme. Qui sait ce qu’aurait été l’oeuvre de Luc Dietrich s’il n’était pas mort si jeune ? Cette écriture autobiographique fragmentaire, elliptique, poétique, souvent cruelle m’a saisie. Je l’admire et je suis en train d’écouter la suite. Mais je dois vous dire, Pomme, que j’ai pas eu la même perception de l’oeuvre que vous et plusieurs de vos commentatrices. Pour moi la violence, la souffrance, le désespoir irrémédiable de l’enfant qui ne peut sauver sa mère l’ont emporté sur la poésie de l’enfance et la tendresse. Certes le récit est sans pathétique, mais souvent au vitriol ( l’oncle…, les enfants anormaux… il faut s’accrocher !).
Je ne voudrais surtout pas décourager quiconque d’écouter ce texte génial. Après tout, c’est le propre des grandes oeuvres de pouvoir être saisies de diverses façons.
Merci, Pomme, pour cette découverte.
kmchen, je suis à la fois amusée et honorée d’être “élue directrice de lecture”! Et aussi bien heureuse que vous appréciez Luc Dietrich qui reste, hélas, encore bien méconnu. Je vous souhaite plein d’autres découvertes sur le site et vous dis à bientôt peut-être.