Lu Xun en 1930

Le Remède

Lu Xun (1881-1936), le plus grand penseur et écrivain de la Chine contemporaine.
Né en 1881, il a 19 ans au moment de la révolte des Boxers, 30 ans à la chute de l’Empire, 38 ans lors du « Mouvement du 4 Mai » et 40 ans à la fondation du Parti communiste.
On raconte qu’il aurait refusé d’être proposé pour le prix Nobel de littérature en apprenant qu’Alfred Nobel était l’inventeur de la dynamite.
Destiné à être médecin, il choisira de guérir les âmes plutôt que les corps, après avoir éprouvé un choc profond lors d’une projection où l’on voyait un Chinois qui s’apprêtait à avoir la tête tranchée par les Japonais, avec tout autour des Chinois qui étaient venus jouir du spectacle.
Nommé « commandant en chef de la révolution culturelle chinoise » par Mao Zedong, cet homme libre et incorruptible ne sera pourtant jamais membre du Parti communiste.
Ce seigneur de la pensée est de la race de Shakespeare, celle dont les Textes durent longtemps…

Le Remède est une de ses plus belles nouvelles, où il fustige notamment les superstitions populaires. L’envol du corbeau, à la fin, en dit long sur la véritable pensée de l’auteur.

J’ai joint à cet enregistrement la préface du recueil, remarquable en ce qu’elle nous révèle l’origine de sa vocation d’écrivain, pourquoi il a finalement décidé d’être médecin des âmes plutôt que des corps.

Avec tous mes remerciements à Brigitte Duzan, la traductrice, pour son accord.


Remarques :

Consulter les versions texte de ce livre audio : Le Remède ; Préface de L’Appel aux armes.

Illustration :

Lu Xun en 1930.

Références musicales :

Morceau de xiao, flûte chinoise en bambou à encoche, ainsi que divers bruitages extraits de freesound.org.

Licence d'utilisation : Réutilisation du livre audio soumise à autorisation préalable.
Livre audio gratuit ajouté le 15/04/2013.

13 Commentaires

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  1. J’ai beaucoup aimé aussi cette nouvelle. Elle est très émouvante. On sent que l’auteur a beaucoup de compassion pour le petit peuple. Merci de m’avoir fait découvrir cet auteur que je ne connaissais pas. Violaine

  2. Bonjour Ahikar,
    Merci pour votre réponse.
    J’ai bien aimé votre interprétation vocale, d’un ton triste, impuissant(je n’arrive pas à trouver l’adjectif juste pour dire on n’y peut rien faire.) mais avec de la force au fond, qui correspond bien à l’essentiel pourquoi LU Xun a écrit L’appel : Avoir de la sympathie pour ses souffrances, être furieux à son indifférence.

    Par rapport au message de Mme Qing, je m’y intéresse. Pourriez-vous me dire plus d’info sur cela ? Comment on la contacte ? Merci.

    Alors enfin, je n’ai eu pas l’occasion d’aller à l’exposition Yue Minjun du fait que je n’habite pas à Paris mais j’aimerais bien la voir 🙂

    Bonne journée à tous !

  3. Bonjour S.S. Merci pour votre commentaire.

    Pour répondre à votre question : Oui j’aime beaucoup la traduction, elle n’a rien à envier à celle de Joël Bellassen parue chez Albin Michel sous le titre Cris dans la collection Les Grandes Traductions, ou à celle des Editions en langues étrangères de Beijing imprimée en République populaire de Chine.

    Concernant les Editions en langues étrangères de Beijing, je dois dire que j’ai toujours été étonné de la très grande qualité des traductions que je trouve pour ma part souvent plus belles que celles de Michelle Loi. Ce fait est d’autant plus méritoire que ces traductions anonymes sont le fruit du travail collectif d’étudiants de Beijing (si bien sûr mes renseignements sont exacts).

    Je remets ici un message que j’avais écrit à l’attention de Mme Qing, mais qui s’adresse en fait à toute personne intéressée :

    « A l’attention de Mme Qing
    J’aimerais vous proposer un projet: ce serait de collaborer en vue d’obtenir des traductions libres de droits. Toute seule ou avec l’aide d’un groupe d’étudiant(e)s, vous pourriez par exemple traduire des poèmes de Xie Lingyun 謝靈運(385 – 433), ou des textes en prose d’Han Yu 韓愈 (768 – 824), La fameuse Offrande aux crocodiles, par exemple. Je polirai ensuite le texte en français. Vous pourriez le lire en version originale et je le lirais en français. Nous le présenterions alors sur le site. Cela pourrait être le début d’une belle aventure. Qu’en pensez-vous ? »

    L’exposition Yue Minjun, l’ombre du fou rire, à Paris, est certainement celle qui m’a le plus marqué cette année. L’avez-vous vue ?

    Bonne journée à tous.

    Bien amicalement,

    Ahikar

  4. Merci de parler Luxun, notre ecrivain tres connu 🙂
    En tant qu’etudiante chinoise, je sais qu’il n’est pas facile du tout de traduire Luxun du fait qu’il y bcp de mots obscurs.
    Qu’est ce que vous pensez de la traduction ? Vous l’aimee ?

  5. Bonjour à tout le monde,

    Je suis très heureux de voir que cette lecture suscite déjà des commentaires.

    Je vais essayer de répondre à tout le monde. 🙂

    Tout d’abord, il me semble que le titre de « commandant en chef de la révolution culturelle chinoise » lui a été décerné par Mao en 1940. Comme pour Gorki, décédé la même année, un véritable culte a été instauré autour de sa personne : Institut des arts Luxun, École normale Luxun, Bibliothèque Luxun, École primaire Luxun, Association de recherches Luxun sont apparus presque aussitôt après sa mort. Lui qui avait été tant persécuté de son vivant !

    Cher TLT, ma culture geek frôlant le zéro absolu, vous m’avez appris ce que signifiait l’expression “Merci Captain Obvious”. 🙂

    Cher Shmuel, je suis très heureux d’avoir de vos nouvelles. J’avoue bien volontiers que vous me manquiez un peu. Je pense que votre Arsène Lupin ne devrait plus tarder à sortir ? 🙂
    Cette année la descente à la nage du Jourdain aura-t-elle encore lieu, ou les partisans du marathon ont-ils gagné ?

    Cher Gambas y Camarones, notre cher Émile, spécialiste de la croissance osseuse chez les adolescents, a dû sauter au plafond devant pareil remède ! 🙂
    Je suis avec assiduité vos cours de prononciation pour éviter, même si je suis sûr que ça arrivera, de me faire un jour « trucider ». Je pense d’ailleurs que je me serais trompé avec « arguer ».

    Plus sérieusement, concernant le son, vous avez entièrement raison, il est à 84,5 db au lieu de 89. Mais j’ai encore beaucoup de problèmes avec la technique. Ma voix monte souvent haut dans les aigus, et pour atteindre 89 db, je suis obligé d’autoriser une saturation qui déforme souvent ma voix (surtout quand il y a des cris comme dans Shakespeare). Pour Le remède, mon fichier était tout beau, tout prêt. Puis j’ai voulu utiliser le niveleur pour monter à 89 sans autoriser la saturation, et là – sans vraiment comprendre ce qui s’était passé –, je me suis retrouvé avec une déformation de la voix alors que je n’étais qu’à 84, 5 db. Je dois dire que je n’ai alors plus osé l’amplifier de peur que la déformation de la voix ne soit encore accentuée. De plus, j’avais passé tellement de temps à le peaufiner que l’idée de tout recommencer m’effraie un peu. Peut-être que les doigts experts de Carole sauront résoudre le problème ?

    Un grand merci aussi à Christine pour le soin qu’elle apporte à la mise en page.

    Vous pouvez si vous le désirez écouter Le journal d’un fou, peut-être son chef-d’œuvre, en cliquant sur le lien ci-dessous (Traduction anonyme des étudiants de Beijing).
    http://www.archive-host.com/files/2003526/174defdb0aacefc9907034a01f919dd72ab5faeb/Lu_Xun_-_Journal_d_un_fou.mp3

    J’essaierai aussi de lire La véritable histoire d’Ah Q dans la traduction de Jing Yinyu (1901-1930), si j’arrive à mettre la main sur la revue Europe, n° 41, du 15 mai 1926.

    Merci encore à tous pour vos chaleureux commentaires.
    Cordialement,
    Ahikar

    Mon cœur immense échappe à toutes les frontières
    J’entends dans le silence éclater le tonnerre.

    Je regardais les bambous qui lentement se précipitaient vers le ciel. Et l’humanité, vers quoi lentement se précipite-t-elle ?

  6. Captain Obvious à votre service, messieurs. o>
    Nous ne reculerons devant aucune lapalissade pour déchirer le voile opaque et sombre du soupçon.
    🙂

  7. Merci Ahicar, comme dit TLT: excellent choix de textes, auteurs sortant des sentiers battus. L’auteur étant mort en 1936, c’est à dire bien avant même l’idée d’une révolution culturelle ou autre, il est effectivement clair que cette distinction fut décernée “à titre posthume après sa mort” (Stendhal cf Bétiser).

  8. Merci de participer à la libération des hommes en lisant les rarissimes auteurs qui leur veulent du bien.
    Cela dit, le son est un peu faible.
    ¡Qué le vaya bien!

  9. Battus les sentiers ? certainement jamais autant que nous les hommes !
    Qui nous veut du bien à part litteratureaudio.com ?
    Merci, Ahikar.

  10. Intéressant.:-)
    J’en profite d’ailleurs pour vous remercier, Ahikar, pour vos choix de textes, toujours intéressants, et nous permettant parfois de découvrir des auteurs sortant des sentiers battus.
    Comme ce très beau texte, qui m’a permis de découvrir ce personnage fort émouvant.
    J’en profite d’ailleurs pour préciser que le titre “commandant en chef de la révolution culturelle chinoise” lui a été décerné par Mao après sa mort, un peu comme une récupération posthume. (Oui, pardonnez-moi, mais je suis allé vérifier. Car le titre me semblait quelque peu surprenants, voire incompatible avec l’humanisme et la sensibilité des textes présentés ici. ^_^)
    La révolution n’est certes pas un dîner de gala, mais la révolution culturelle me semblait quelque peu rugueuse pour un homme aussi délicat. ^_^
    Merci encore.

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