Écrit en 1926, L’Appel de Cthulhu a d’abord été refusé par le rédacteur en chef du magazine Weird Tales, mais y fut finalement publié en février 1928, après que l’écrivain Donald Wandrei eut fait courir le bruit que Lovecraft envisageait de le soumettre à un autre éditeur.
Cette nouvelle est considérée par de nombreux écrivains dont Robert E. Howard (l’auteur de Conan) et Michel Houellbecq comme un des grands textes de Lovecraft. Lui-même, plus modestement, la considérait comme « une nouvelle moyenne, pas la pire ! ».
On y retrouve son thème de prédilection : les Grands-Anciens, êtres monstrueux, arrivés sur terre bien avant l’apparition de l’homme, aujourd’hui disparus et oubliés depuis des millions d’années, n’attendent qu’une occasion pour reprendre leur domination sur le monde. Partout, il y a des indices qui trahissent leur existence, mais nous ne les voyons pas. Seuls quelques esprits éclairés découvrent, à leur corps défendant, l’insoutenable vérité, mais le prix à payer pour cette connaissance est énorme : la santé mentale et le plus souvent la vie.
Modeste Moussorgsky, Une Nuit sur le Mont-Chauve, interprété par l’Orchestre Philharmonique de Berlin, dirigé par Igor Markevitch (1953, domaine public).
George Bizet, Les Pêcheurs de Perles, interprété par l’Orchestre et les Choeurs du Théâtre National de l’Opéra Comique, dirigés par André Cluytens (1954, domaine public).
Richard Wagner, L’Or du Rhin, interprété par l’Orchestre et le Choeur du Festival de Bayreuth 1956, dirigés par Hans Knappertsbusch (1956, domaine public).
Georges Bizet, La Jolie Fille de Perth, interprété par l’Orchestre de la Suisse Romande, dirigé par Ernest Ansermet (1960, domaine public).
Hector Berlioz, La Damnation de Faust, interprété par l’Orchestre Lamoureux, le Choeur Elisabeth Brasseur et les Choeurs Enfants RTF, dirigés par Igor Markevitch (1960, domaine public).
Emmanuel Chabrier, Gwendoline, interprété par l’Orchestre Symphonique de Detroit, dirigé par Paul Paray (1960, domaine public).
Bonsoir,
Lecture ,impressionnante ,car les effets sonores ne sont pas à écouter ,dans le noir , avec de l’orage dehors , et seul .Merci pour cette nuit d’ épouvante..
Perso, on peut l’écrire, le prononcer, le murmurer, le psalmodier ou n’importe quoi d’autre, cela ne changera ni ma vie ni la beauté de cette lecture!
Super. Il y a un moment que j’attendais Lovecraft sur Litterature audio. Un grand merci.
Récit d’outre-tombe
Depuis que je suis mort, bien des choses se sont passées. Mon corps a été dévoré par les vers à une vitesse incroyable, mais l’œil de l’esprit a survécu pour ne faire plus qu’un avec le grand Tout. De mon vivant j’étais torturé d’angoissantes questions métaphysiques. Elles déchiraient mon âme en lambeaux, me mettant souvent à genoux et me forçant à prier dans des langues inconnues. Mais maintenant que poussière, je suis redevenu poussière, mes horribles angoisses métaphysiques ont cessé. Je devrais sans doute tout vous raconter, vous dire comment tout a commencé. Mais l’indicible n’est pas pour les hommes. La vérité est sublime et horrible à la fois. Ce qui est beau vous semblerait inacceptable, l’homme n’étant encore qu’un enfant.
Je surgirai peut-être à nouveau des limbes pour vous raconter ma mort, pour vous raconter comment le jour où ma tête a éclaté, l’univers tout entier s’est engouffré en moi. L’Avesta, le Képhalaïon, le Rig-Véda et tous les autres textes sacrés m’ont traversé et sont devenus miens. Et dès que le sacré vous emplit il disparaît. N’est sacré que ce que l’on ne comprend pas. La vérité est horriblement belle. Qui est prêt à descendre avec moi jusqu’aux entrailles de l’univers ? Qui veut vraiment savoir qui nous sommes ?
Je veux bien être Virgile et vous faire descendre l’Achéron, mais c’est un voyage sans retour.
Mon nom est Lovecraft
P.-S. Je comprendrais très bien qu’il n’y ait aucun volontaire et que vous préfériez tranquillement continuer à discuter de la prononciation de « Cthulhu ». Ce serait somme toute très humain ! 😉 Je n’emmènerai pas non plus le traducteur qui doit continuer sa mission.
Un immense merci M. Fischer, vous êtes mon narrateur préféré, et HPL étant mon auteur préféré, je vous tire chapeau bas pour cette lecture ! Merci, infiniment merci, et au plaisir d’entendre à nouveau votre voix si envoutante !!
Bon bhin… Ajoutons encore des commentaires positifs à cette (déjà) longue liste…
Magnifique, superbe, grandiose, effrayant…
MERCI pour cette lecture d’une si appréciable qualité!
Je jardinais gentillement quand soudain une voix calme, posée et lugubre m’a envahi. J’ai tout arrêté pour écouter ce petit chef d’œuvre audiophonique! Vous êtes vraiment doué pour transmettre et faire entrer dans l’histoire.
Vivement une plus longue!!!
Merci pour ce voyage et aux très grands plaisirs de vous retrouver.
Portez vous bien et de grâce, emmenez nous bien vite dans d’autres aventures.
Merci Merci et MERCI.
A tous ceux qui font vivre ce merveilleux site, mais dans ce cas si, à vous particulièrement.
J’étais resté moi sur la prononciation à l’américaine Ktoulou et je n’avais jamais pensé qu’on pouvait prononcer le nom du bestiau autrement. Pourquoi pas après tout, cette créature monstrueuse étant par définition innommable ?
Et comment son nom se prononcait-il à sa naissance ? Car il dû naître un jour ce gros lézard-pieuvre donc avoir une maman qui a décidé de son nom 🙂
Hot news! Le déchiffrage des premiers hiéroglyphes de la statuette semblent indiquer que la prononciation serait ‘Hthoulou, avec un ch, comme acht en allemand, Jose en espagnol, ‘harandash en russe et ‘haram en arabe. Cela impliqquerait un rapprochement évident avec le terme hébreu ‘hathoul; le Chat -ne pas prononcer Chat Thoul, et surtout pas Chatouille). Cette découverte, d’une valeur scientifique inappréciable, serait corroborée par la présence des énormes griffes trouvées sur la statuette. Qui sait si, à l’aube des Mondes, le terme Ktoulou, “tuez”, et le vocable ‘Hathoul, le “Chat”, le plus fidèle ami de l’Homme, n’avaient pas la même signification symbolique? C’est en tout cas l’avis de l’un des adeptes de la secte, le bourreau d’Alice aux Pays des Merveilles, qui s’est déclaré incapable de “couper la tête au chat” sous prétexte qu’on ne pouvait couper une tête non reliée au corps.
Merci encore, M. Fisher.
J’ai trouvé passionnant votre débat d’experts!
Il y a cependant une chose que vous n’avez pas prise en considération.
C’est un narrateur qui n’a jamais entendu prononcer Cthulhu de première main qui conduit le récit. Seuls Legrasse et le Professeur Webb ont assisté à des cérémonies immondes où ils ont pu entendre ce nom abhorré et s’ils ont enseigné la prononciation au professeur Angell, ce qui n’est pas dit, ce dernier en tout cas est mort et n’a fait que transcrire le nom sans jamais expliciter cette prononciation.
En conclusion, Cthulhu est prononcé par un néophyte… comme moi. Peut-être dans d’autres nouvelles ce problème est-il résolu, mais pas dans celle-ci qui est la première.
Shmuel, vous m’étonnerez toujours!
Une question se pose donc Lovecraft connaissait il l’araméen?
Si oui, voilà une piste pour les puristes!
Mais de toute façon, comment prononcer ce qui n’a pas de nom?
Il y a le nom de quelqu’un d’autre pour qui la question de la prononciation de 4 lettres hébraïques est la base d’une réflexion qui dure depuis des millénaires, alors pour le Chtullu de Lovecraft, nous avons le temps!