Louise-Victorine Ackermann (1813-1890), grande poétesse française, dit d’elle-même : « Mon enfance fut triste. Aussi haut que remontent mes souvenirs, je n’aperçois qu’un lointain sombre. Il me semble que le soleil n’a jamais lui dans ce temps-là. J’étais naturellement sauvage et concentrée. » Elle fit sa première communion, pour respecter les conventions mondaines, mais son adhésion fervente alarma son père qui lui fit lire Voltaire, et l’esprit du philosophe créa le premier divorce entre elle et le catholicisme. « Considéré de loin, à travers mes méditations solitaires, le genre humain m’apparaissait comme le héros d’un drame lamentable qui se joue dans un coin perdu de l’univers, en vertu de lois aveugles, devant une nature indifférente, avec le néant pour dénouement. »
Elle écrivit de nombreux recueils dont vingt Poésies philosophiques parmi lesquelles la bien pessimiste L’Amour et la mort où certains vers ont une résonance hugolienne (Victor Hugo l’a conseillée dans sa jeunesse).
« Amants, autour de vous une voix inflexible
Crie à tout ce qui naît : « Aime et meurs ici-bas ! »
La mort est implacable et le ciel insensible ;
Vous n’échapperez pas.
Eh bien ! puisqu’il le faut, sans trouble et sans murmure,
Forts de ce même amour dont vous vous enivrez
Et perdus dans le sein de l’immense Nature,
Aimez donc, et mourez ! »
j’aimerai dicouvrire ce livre