Dialogue du narrateur et de la comtesse :
« Vous avez connu G… ? me dit-elle en tournant la tête vers moi.
– Il fut mon meilleur ami.
– G… était notre plus grand peintre, reprit la comtesse ; quel malheur que la mort l’ait frappé si jeune ! C’est sa mauvaise conduite qui l’a tué, ajouta-t-elle avec une sorte d’amertume.
– Vous êtes froide et fière, lui dis-je, cela vous rend injuste envers mon ami.
– Nierez-vous qu’il soit mort des suites de ses mauvaises passions ?
– Il est mort pour avoir ressenti une passion trop pure. »
Qui est-elle ? est, racontée par son « meilleur ami » sculpteur, la vérité sur la vie et la mort du grand peintre G., alias Emmanuel, victime de sa passion, cachée à tous, pour « elle » alias Dolorosa.
Nous n’en saurons pas plus sur l’identité de ces deux êtres par ce récit sobre et émouvant de la grande poétesse Louise Colet (1810-1876) où sont analysés à la fois l’amitié, l’amour de l’Art et la passion :
« « Montrez-moi son portrait, et je m’engage à découvrir son nom ? » me dit la comtesse avec insistance et d’un accent plus railleur qu’attendri. – Non, répliquai-je, j’aime mieux l’ignorer, que de livrer à l’ironie du monde une passion sanctifiée par la mort. »
Fleury François Richard, Étude pour l’Atelier du peintre (1803).
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